
BÉRÉCHIT 2022
La Paracha de Béréchit commence par la phrase bien connue : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. »
C’est ce verset qui nous renforce le plus car il nous apprend qu’il y a un Créateur de l’univers !
À chaque endroit où l’on vit, à chaque endroit où l’on va, à chaque endroit où l’on se trouve, nous devons toujours avoir présent à l’esprit ce verset : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ». Il y a un Créateur du monde !
Il est écrit dans Téhilim (16 ; 8) : « Je fixe constamment Hachem devant moi ; s’il est à ma droite je ne chancellerai pas.
Rachi explique que David Hamélèkh nous dit : « Dans chacun de mes actes, j’ai placé Sa crainte face à mes yeux. Et pourquoi ? Car il est toujours à ma droite, pour m’aider afin que je ne chancelle pas. »
Le Rama au début du Choulhan Aroukh écrit que ce verset de Téhilim est la base de l’élévation spirituel des Tsadikim, car la façon d’être assis, de se mouvoir, de s’occuper, n’est pas la même lorsqu’on est seul dans sa maison ou en présence d’un grand roi. De même, la façon de parler et de se vanter n’est pas la même avec des familiers et des proches parents qu’en compagnie du roi, car on veillera alors sûrement à ce que les mouvements et les paroles soient irréprochables. À plus forte raison quand l’homme prend à cœur le fait que se tient près de lui le roi des rois dont la gloire remplit toute la terre et qu’Il voit ses actions.
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Le fait de savoir qu’il y a un Créateur de l’univers change tout dans la vie et modifie toute notre conduite. Lorsque l’on adresse une prière à Hachem, avons-nous conscience à qui s’adresse cette prière ? À celui qui a dit : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ».
Dans cette Paracha Hachem a dit :
- Que les cieux et la terre soient et les cieux et la terre furent.
- Que la lumière soit et la lumière fut.
- Que l’herbe et tous les végétaux soient créés et ils furent créés.
- Que les animaux soient créés et ils furent créés.
- Il façonna l’homme à partir de la poussière.
Chacun cherche à se renforcer dans son service divin, or ce point est celui qui renforce le plus au monde : de savoir qu’il y a un Créateur de l’univers.
Tout le monde sait cela, mais vivre cette connaissance dans notre quotidien fait toute la différence.
Lorsque l’on prie, on prie qui ?
On prie Hachem le Créateur du monde, la prière est différente !
Lorsqu’on étudie la Torah on le fait en l’honneur de qui ?
En l’honneur du Maître du monde, l’étude est différente !
Lorsque l’on donne la Tsédaka, on la donne en l’honneur de celui qui a dit : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre », le don est différent !
Nous devons ancrer en nous ce postulat : nous ne faisons rien dans notre vie pour un autre homme, nous ne le faisons pas parce que le Rav nous l’a enseigné, nous le faisons parce que Hachem nous l’a demandé dans Sa Torah.
Il y a des Mitsvot à réaliser et d’autres choses qui sont interdites. Nous accomplissons une Mitsva parce que nous sommes conscients de l’existence du Maître du monde et nous nous abstenons de quelque chose en ayant conscience de l’existence du Créateur.
Toute notre vie est entre les mains d’Hachem, nous sommes l’œuvre des mains d’Hachem. Notre vie prend alors un sens, elle acquiert une puissance, une intensité, nous ne sommes pas de simples marionnettes qui se trouvent dans ce monde, livrées au hasard :
- Lui reçoit beaucoup d’argent et l’autre moins d’argent.
- Celui-là a des enfants et l’autre non.
- L’un souffre et l’autre non.
Il n’y a pas d’anarchie dans ce monde, mais un ordre.
Tout comme Hachem a créé le monde de manière très ordonnée, de même, notre vie suit un ordre prodigieux. Tout est créé de la façon la plus précise et la meilleure qui soit.
Certains objecteront peut-être : « De quoi parle-t-il ? C’est évident qu’il y a un maître du monde. »
Mais concrètement les gens se conduisent parfois de telles façon qu’ils ne prennent pas en compte cette réalité.
Un homme perd de l’argent, il est en colère.
Il y a un maître du monde pourquoi est-il en colère ?
Pourquoi s’énerve-t-il ?
Nous voyons autour de nous des gens en colère, des gens qui volent, des gens qui frappent, des gens qui méprisent, pourtant il est évident que si le Maître du monde se dévoilait à eux et leur disait : « Chalom mon fils, Je suis là, Je t’ai créé et Je te fais vivre. J’ai créé le monde ! ». Alors ils n’agiraient plus ainsi. Comment commettraient-ils une faute s’ils voyaient Hachem devant eux ?
Mais le Yétser Hara nous fait oublier ce verset de base : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ».
Tous les événements qui ont eu lieu après, sont le résultat de : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ».
Tout est de Lui, il n’y a rien, ni avant ni après, tout commence et finit par : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ».
Si quelqu’un a des soucis de Chalom Baït, des difficultés avec ses enfants, des problèmes de Parnassa, des amis, des ennemis, la réponse est toujours la même : Hachem tire les ficelles et attend quelque chose de nous.
Si on adopte cette perspective et qu’on l’accepte avec amour, alors tout va bien.
Mais si on tient le raisonnement suivant : « Non ! Dieu n’est pas en jeu, celui-là est passé devant moi, untel m’a pris ça, untel n’a pas acheté chez moi, untel a obtenu le poste qui me revenait. Je n’ai pas réussi à vendre l’appartement, je n’ai pas réussi à acheter cet appartement, je n’ai pas réussi ça, etc. », alors tout ira mal.
Car si on insère l’homme dans l’équation, le résultat sera de la peine, un manque, une sensation de mal être et une grande amertume.
Dans notre esprit, dans nos pensées profondes, nous devons intérioriser ceci : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ». Car personne n’existe en dehors d’Hachem, le monde entier, la planète Terre sur laquelle nous vivons, tout provient d’Hachem.
C’est pourquoi la Paracha doit commencer par ce verset pour nous informer que Dieu a créé, le soleil, la lune et les étoiles, les fruits et les légumes, les poissons et les bêtes, et pour finir l’homme !
Dieu veut nous enseigner une Émouna de base : « C’est moi qui ai créé le monde ! »
N’oublions jamais à quel point Dieu est grand, n’oublions jamais combien Il est immense, Sa grandeur est infinie, il n’y a point de borne à son intelligence.
Lorsque l’on étudie la Torah en l’honneur du Maître du monde, on comprend combien il est grand, on voit combien il est puissant, on saisit combien il est intelligent, et dès l’instant où on le comprend notre vie change.
Lorsque l’on fait une Mitsva, on n’a plus peur car on le fait en l’honneur d’Hachem.
Nous devons nous accrocher à ce Passouk qui nous révèle que le monde a un Créateur, que le monde n’est pas le fruit du hasard et alors notre vie entière changera car nous ne ferons rien pour personne, ni pour nous, ni pour notre conjoint ou notre conjointe, ni pour nos enfants, mais uniquement pour le Maître du monde qui a tout créé. Et armé de cette force nous vivrons notre vie de Juif la tête haute sans aucune appréhension.
