DIVRÉ TORAH SUR TICHA BÉAV

 

DIVRÉ TORAH SUR TICHA BÉAV

 

La Guémara Ta’anit (30b) nous enseigne que celui qui mange et boit le jour du 9 Av, ne méritera pas de voir la réjouissance de Jérusalem. En revanche, celui qui prend le deuil sur Jérusalem, mérite de voir sa réjouissance.

Nous pouvons logiquement nous demander pourquoi la Guémara au début de ses propos utilise un futur, « ne méritera pas », et qu’ensuite elle parle au présent « mérite ».

Nous savons que Hachem a décrété qu’un endeuillé se console au bout de 12 mois. Une personne véritablement morte est oubliée après 12 mois depuis son décès car, en général, les endeuillés commencent à se consoler du décès de leur proche après 12 mois, et la peine commence à s’estomper.

C’est pour cela que lorsqu’on annonça à Yaacov Avinou que son fils Yossef était mort, dévoré par une bête sauvage, il ne put être consolé.

Il est écrit (Béréchit 37 ; 34-35) : « Yaacov … fut en deuil de son fils de nombreux jours. Tous ses fils et toutes ses filles se levèrent pour le consoler. Mais il refusa d’être consolé … »

Rachi explique : Nul n’accepte de consolation pour un vivant, même s’il pense qu’il est mort. Car pour un mort il a été décrété qu’il sera oublié du cœur mais pas pour un vivant.

Cela signifie que Yaacov Avinou continua le deuil sur Yossef durant de nombreuses années, et ceci en raison du fait qu’il n’arrivait pas à se consoler et donc à « oublier », car Yossef était toujours vivant.

Il en est de même vis-à-vis du deuil sur la destruction du Temple.

Même si de très nombreuses années se sont écoulées depuis sa destruction, nous continuons à nous affliger, car le Temple céleste (il y a un Temple dans le ciel) est bien vivant et existant, comme il est dit : « Le sanctuaire de Hachem, que Tes mains (Hachem) ont établi. » (Chémot 15 ; 17), et une œuvre divine ne peut pas disparaître.

Rachi dans la Guémara Souka (41a, en bas) nous apprend que le 3ème Temple doit descendre du ciel déjà construit.

Le simple fait de prendre le deuil sur Jérusalem montre que le Temple est encore vivant au fond de chacun de nous, et que l’on est ainsi amené à voir sa réjouissance, c’est pourquoi la Guémara utilise le présent car il est toujours là.

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