DIVRÉ TORAH SUR LA PARACHA CHOFÉTIM

DIVRÉ TORAH SUR LA PARACHA CHOFÉTIM

Dévarim (18,13) : « Tu seras d’un cœur entier avec Hachem ton D. ».  

Rachi explique : Marche avec lui avec un cœur entier et aie confiance en Lui. Ne cherche pas à connaître le futur, mais tout ce qui t’arrive, accepte le d’un cœur entier et alors tu seras avec Lui et tu seras Sa part.

Ce Passouk pose les bases de l’existence de tout juif : vivre avec une confiance absolue en Hachem, de façon simple et sans calcul.

La Guémara Makot (24a) enseigne que Habakouk a réuni toutes les Mitsvot de la Torah en un seul concept : « Le juste, c’est par sa foi qu’il vivra » (Habakouk 2,4).

Le Divré Chémouel explique que Rachi veut empêcher l’homme de s’inquiéter en extrapolant sur son lendemain. Le juif doit s’abstenir de sonder l’avenir jour et nuit pour tenter de connaître l’issue et le dénouement de ce qui va lui arriver. Il effacera ainsi de son cœur toute inquiétude et bénira Hachem.

David Hamélèkh a dit dans Téhilim (131,2) : « J’ai apaisé et fait taire mon âme, tel un enfant sevré, reposant sur le sein de sa mère, tel un enfant sevré, mon âme est calme en moi. »

Un nourrisson allaité par sa mère, ne s’inquiète pas du lendemain. Il est confiant, et se repose entièrement sur la miséricorde de celle qui lui donnera à manger demain, comme elle lui a donné à manger aujourd’hui. Quand il pleure, il est sûr qu’elle viendra. Il ne construit pas des plans pour se nourrir, vu son âge, il en est incapable. Il se contente de pleurer en espérant.

David Hamélèkh a réussi à mettre de côté tous les calculs qu’un homme fait pour sa Parnassa. Il se sent tel un nourrisson, serein et confiant. C’est un très haut niveau de Bita’hon (confiance en Hachem).

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Dévarim (19,11) : « Mais s’il y a un homme qui hait son prochain, lui prépare un piège, se lève contre lui et le frappe de manière à lui donner la mort… ».  

Le Or HaHaïm Haquadoch nous dévoile que ce verset fait référence au Yétser Hara qui se déguise en notre « Ami », alors qu’il nous hait.

Nous devons avoir conscience que le Yétser Hara, notre « Ami », nous « prépare un piège » constamment, attendant de se « lever contre nous », et « nous frapper de manière à nous donner la mort » en nous faisant fauter, car la faute nous amène à la mort spirituelle en nous éloignant de Hachem et de Sa Torah.

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Dévarim (20,10) : « Quand tu approcheras d’une ville pour lui faire la guerre, tu lanceras vers elle un appel pour la paix ».  

La ville fait référence à l’homme qui ressemble à une ville dont tous les membres sont les rues.

La guerre en question représente la guerre que l’homme doit mener contre son mauvais penchant.

Le mot « Tikrav » (Tu approcheras) a une valeur numérique de 702, c’est la même valeur numérique que le mot « Chabbat ».

La Torah veut ainsi nous faire une allusion, si une personne souhaite s’approcher de cette ville, c’est-à-dire de son corps, et vaincre le mauvais penchant qui est en lui, il doit essentiellement s’attacher au respect scrupuleux du Chabbat.

C’est la raison pour laquelle on se souhaite « Chabbat Chalom », c’est-à- dire : « Chabbat de paix », car, par le respect, la joie et la délectation du Chabbat, on en vient à obtenir la paix avec son mauvais penchant.

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Dévarim (20,19) : « Quand tu assiégeras une ville de nombreux jours pour la combattre afin de t’en emparer, tu ne détruiras pas son arbre en balançant contre lui la hache car c’est de lui que tu te nourriras et tu ne le couperas pas ; l’arbre du champ est-il un homme pour être traité par toi en ville assiégée ? »  

Rachi nous dit qu’il faut comprendre ce Passouk ainsi : « L’arbre du champ est-il peut être un homme pour entrer à l’intérieur du siège à cause de toi, pour éprouver les souffrances de la faim et de la soif comme les gens de la ville ? Pourquoi le détruirais-tu ? »

Rav Simha HaCohen Kook explique qu’un arbre doit se battre contre les forces naturelles de la gravité afin de grandir et s’élever vers le ciel, de même le but de chaque juif dans ce monde est de grandir dans la Torah et la crainte du Ciel, malgré les forces naturelles du Yétser Hara qui cherche à le ramener vers la matière terrestre.

Le Maharal de Prague précise qu’un arbre, pour remplir sa fonction, doit produire des branches, des rameaux, des fleurs et des fruits ; de même, l’homme est envoyé sur terre pour agir de façon productive et s’attacher à des idéaux de vérités morales, intellectuelles et spirituelles. Les fruits de l’homme sont ses bonnes actions.

Nous devons puiser dans les racines fortes et profondes de notre tradition pour grandir droit vers le Ciel (Hachem).

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