DIVRÉ TORAH SUR LA PARACHA KI TAVO
Dévarim (26 ; 2) : « Tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre, que tu apporteras… »
Rachi explique : Un homme descend à l’intérieur de son champ et voit une figue qui a commencé à mûrir. Il l’enveloppe d’une fibre de roseau et dit : « Celle-ci est consacrée comme prémices. »
La Paracha de la semaine commence par l’épisode des prémices qu’on apportait au Temple lorsque des nouveaux fruits poussaient. On devait alors réciter un texte (Je déclare aujourd’hui…) venant exprimer la reconnaissance envers Hachem pour toutes Ses bontés et en particulier pour cette nouvelle récolte.
Rachi nous enseigne (Passouk 3) que le but de ce texte était de montrer que nous ne sommes pas ingrats devant les bontés Divines.
Le Sefer Harédim ajoute qu’on apprend de là une leçon fondamentale. La gratitude envers le Créateur n’est pas réservée uniquement aux personnes venant d’être l’objet d’un miracle ou d’être sauvées.
Mais même une personne qui mène une vie paisible et dont la Parnassa est assurée, doit louer Hachem, et accomplira ainsi le commandement positif « Je déclare aujourd’hui… » inscrit dans notre Paracha.
Et si tout va à peu près bien, il faut faire très attention à ne pas se plaindre.
Une fois, un Juif fut sauvé miraculeusement, il réfléchit longuement sur la meilleure façon de remercier Hachem. Il pensa au début monter un Guémah (organisme charitable de prêts gratuits), puis, à offrir des cadeaux aux enfants qui étudient la Thora ou lisent des Téhilim, etc….
Il alla consulter son Rav, l’Admour de Slonim, en lui exposant les avantages et les inconvénients de chaque solution.
Le Rav lui répondit : « Si tu veux mon conseil, ne fais rien du tout. Continue ta vie avec ce sentiment de dette et de reconnaissance énorme envers Hachem. Ne t’acquitte pas de ta dette, mais reste avec une gratitude éternelle. Ne pas être ingrat est un pilier essentiel de l’Homme. On ne peut pas espérer avoir de bonnes Midot sans faire preuve de reconnaissance.
Ainsi, à l’approche du jugement de Roch Hachana, nous devons appliquer cela aussi avec les personnes qui nous entourent : nos parents, notre conjoint, nos enfants, nos voisins, nos collègues, etc.
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Dévarim (29 ; 8) : « Vous garderez les paroles de cette alliance et vous les accomplirez afin que vous réussissiez dans tout ce que vous ferez. »
Ce verset fait allusion au fait que celui qui garde son alliance, c’est-à-dire la sainteté de sa Brit Mila (l’alliance de la Mila), en veillant à ne pas la profaner par tout ce qui se rapproche de l’impudicité, alors toutes les Mitsvot qu’il réalisera auront une valeur encore plus grande et leur impact aura toute sa force.
- « Vous garderez les paroles de cette alliance », fait allusion à l’alliance de la Brit Mila.
- « Afin que vous réussissiez dans tout ce que vous ferez », signifie que toutes les Mitsvot que vous ferez seront alors une vraie réussite.
Car l’un des piliers de toute la Torah, c’est de préserver son alliance, en gardant la sainteté de ses pensées, de ses yeux, de son corps, pour ne pas profaner l’alliance de la Mila par tout type d’actions contraires à ce que la Torah nous demande.
En veillant à cette Kédoucha, on élève et on renforce la valeur de toutes ses Mitsvot.
Un jour, un homme vint demander de l’aide au Rabbi de Mèzritch, il se sentait sous l’emprise de son mauvais penchant qui lui mettait toutes sortes de pensées mauvaises et étrangères dans sa tête, à tel point que même lorsqu’il étudiait ou priait, il se sentait attaqué par ce genre de pensées perturbatrices qui ne lui laissaient aucun repos.
Le Rabbi lui conseilla de soumettre son problème à l’auteur du « Or HaMeïr ».
Lorsqu’il se trouva devant la porte de ce Rav, l’homme frappa puis attendit qu’on lui ouvre. Aucune de réponse ! Il se dit que le Rav ne devait pas être là, mais il essaya quand même de frapper une seconde fois à la porte avant de partir et attendit patiemment.
Il tendit l’oreille et entendit du bruit, aucun doute, une personne se trouvait dans la maison et elle ne pouvait pas ne pas l’entendre. Mais pourquoi donc n’ouvrait-t-elle pas ?
Il tapa encore et attendit un assez long moment… jusqu’à ce qu’enfin la porte s’ouvre. Face à lui se trouvait le Tsadik « Or Haméïr ». Le visiteur désorienté regarda le Rav d’un air interrogateur.
Le Saint homme ouvrit alors la bouche et laissa s’exprimer des paroles apparemment prophétiques : « Tu as remarqué que bien que tu frappais à la porte tu ne pouvais pas entrer. Sais-tu pourquoi ? Tout simplement parce que moi, le propriétaire de cette maison, n’ai pas voulu te laisser entrer, j’ai en effet le choix de laisser ou non entrer chez moi qui bon me semble, n’est-ce pas ?
Et bien, c’est exactement cela que tu dois comprendre : l’homme est le propriétaire de lui-même et donc aussi de ses pensées. A lui de choisir ce qui peut et doit entrer en lui.
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