« Lorsque tu sortiras en guerre contre tes ennemis… »
La guerre dont on parle ici contre les ennemis c’est en vérité la guerre que tout être humain doit mener contre son mauvais penchant.
il y a des gens qui luttent contre leur mauvais penchant et qui le surmontent. Ensuite, quelques jours après, celui-ci prend le dessus et ils doivent mener contre lui une nouvelle bataille.
Nous devons mener cette guerre tous les jours de notre vie car c’est dans ce but que nous avons été créés.
Une fois, un juif ordinaire se rendit chez le ‘Hafetz ‘Haim et lui dit que son fils avait grandi et qu’il voulait le sortir de la Yéchiva pour lui apprendre un métier.
Le ‘Hafetz ‘Haim lui demanda alors si son fils étudiait.
« Il étudie, lui répondit l’homme, mais je ne vois pas comment il pourrait grandir en Torah pour devenir comme Rabbi Akiva Eiguer ou le Péné Yéhochoua »,
Il semblait vouloir dire : « De toute façon, il restera un juif simple, et dans ces conditions, que tout au moins, il apprenne un métier et qu’il rapporte de quoi manger à la maison ! »
Le ‘Hafetz ‘Haim ne lui répondit pas et dévia la conversation sur toutes sortes de sujets jusqu’à ce qu’elle finisse par porter sur les occupations de cet homme concernant sa subsistance.
Celui-ci se mit alors à se plaindre de son triste sort : il était maraîcher et devait aller acheter les légumes à la foire.
En général, sur le chemin du retour, une partie s’abimait et une autre tombait sur la route, à tel point qu’il arrivait tout juste à en retirer de quoi manger un peu de pain et boire de l’eau avec parcimonie.
« A mon avis, lui dit le ‘Hafetz ‘Haim, tu devrais laisser tomber tout ce travail, parce que de toute façon, je ne vois pas comment tu pourras arriver à devenir Rothschild.
Il vaut mieux que tu fermes boutique et c’est tout !
Mais, Rabbénou, répondit l’homme, que j’arrive ou non à devenir Rothschild, il faut bien vivre ! Je suis obligé de gagner tout au moins de quoi subvenir à ma famille pour qu’on ne meure pas de faim !
Ecoute ce qui sort de ta propre bouche : tu dois vivre, de la vente des légumes. La Néchama elle aussi doit vivre de l’étude de la Torah.
Le peu de Torah que ton fils étudiera vous maintiendra en vie, toi et ton fils ! »
Il en est de même en ce qui concerne la lutte contre le Yetser Hara.
Il
Le mauvais penchant vient chez l’homme et lui dit: « Je ne vois pas comment tu pourrais devenir un jour un Grand de la génération, et pas même un grand serviteur d’Hachem ! »
Pourtant chaque petite chose a beaucoup de valeur. Et même si on ne se transforme pas en « Tsadik de la génération », néanmoins, vivre est en soi un but indispensable.
Donc cela vaut la peine de faire l’effort de se prendre en main en sachant que de chaque petite chose on gagnera beaucoup de vie, de bienfaits et de bénédictions.
En vérité, ce n’est pas si difficile de se préserver un seul jour de commettre des fautes.
Seulement, le mauvais penchant vient alors immédiatement dire à l’homme : « Tu ne pourras pas tenir longtemps. Alors pourquoi lutter aujourd’hui si, de toutes façons, tu n’es pas en mesure de persévérer dans cette direction et que, par conséquence, c’est moi, le mauvais penchant, qui serait vainqueur en fin de compte ! »
L’argument a lui répondre est simple, c’est le suivant : « Juste un jour, je veux être avec la crainte d’Hachem juste un seul jour. »
Nous ne devons penser qu’au jour d’aujourd’hui. Seulement aujourd’hui nous sommes tenus d’être quelqu’un craignant Dieu.
Aujourd’hui seulement il nous incombe de surmonter notre mauvais penchant. Et on procédera de la sorte demain et même après-demain et ainsi de suite.
