NOAH 2025

« Alors périt toute créature et toute chair qui se meut sur la terre » Béréchit (7,21).

La Guémara Zévahim (113), enseigne que les eaux du Déluge, n’ont pas pénétré en Eretz Israël.

S’il en est ainsi pourquoi Noah a-t-il dû quitter le pays ?

En effet, la construction de l’Arche n’était pas nécessaire, puisque les eaux du Déluge n’ont jamais atteint la terre d’Israël.

Le Zohar explique que, si les eaux du Déluge ne sont pas entrées en Eretz Israël, le vent, la chaleur et les pluies torrentielles ont provoqué un tel changement climatique qu’il était impossible d’y vivre.

Il n’y a pas eu de Déluge, mais il était néanmoins impossible d’y rester.

Rav Yaakov Galinsky en déduit que lorsqu’un Déluge frappe le monde, ses effets sont dévastateurs, englobant non seulement la zone immédiate, mais aussi toute la géographie environnante.

Sans une arche protectrice, on périra sous le déluge qui frappe le monde.

Cette idée s’applique aussi bien à la spiritualité qu’à la dimension physique.

Lorsqu’un déluge de décadence morale et spirituelle submerge l’environnement, il est crucial pour ceux qui souhaitent vivre de se cloîtrer dans une arche qui leur permette de préserver leur intégrité individuelle et spirituelle.

Malheureusement, cela se produit quotidiennement, alors que nous sommes assiégés et inondés par les ordures de la rue.

La décadence morale dans laquelle la société contemporaine s’est effondrée représente une menace imminente pour la survie spirituelle de ceux qui ne sont pas protégés.

Tout comme le climat physique en Eretz Israël a été affecté par le déluge au-delà de ses frontières, nous sommes également affectés par le climat spirituel qui s’infiltre dans notre communauté depuis l’extérieur.

Le seul moyen de protection est l’arche que nous construisons pour nous-mêmes.

Rav Galinsky raconte qu’une fois il a rendu visite au Steipler.

Soudain, une de ses petites-filles fit irruption et s’exclama : « Grand-père ! Grand-père ! ll y a un He’hsher, une surveillance
rabbinique, sur le chewing-gum ! »

Le Steipler sourit et dit à Rav Galinsky : « Regarde, ils ne demandent pas s’ils peuvent mâcher du chewing-gum ou non.

La seule question est la cacherout.

S’il y a un tampon de Kasherout , il est déjà permis de mâcher du chewing-gum.

Mâcher du chewing-gum n’est peut-être pas la chose à faire pourtant. »

C’est à dire : Qui a dit qu’on a le droit de mâcher du chewing-gum ?

Bien entendu on pourrait rétorquer : Quel mal y a-t-il à mâcher du chewing-gum ?
Il ne faut pas exagérer.

Le problème c’est que nous essayons d’imiter la société « extérieure ».

Dans une certaine mesure, elle influence notre façon de nous habiller, de parler, de marcher dans la rue, de manger et où nous allons manger.

Nous sommes devenus « victimes » de cette société qui nous engloutit.

Tout comme l’impact du Déluge sur l’environnement de la Terre Sainte.

Parfois, le seul semblant de judaïsme dans un restaurant réside dans le propriétaire assis dans son bureau, coiffé d’une kippa et portant l’écriteau indiquant : « Cet établissement est sous surveillance rabbinique. »

Sinon, on aurait pu être au Japon ou dans l’Himalaya. La nourriture n’ayant aucune apparence « juive ».

L’ambiance du restaurant est aussi peu juive que possible, pourtant, c’est strictement casher !

C’est ainsi que nous avons choisi de vivre et le style de vie que nous avons choisi d’adopter.

La vraie question est : Est-ce cela «nous» ?

Avons-nous vraiment besoin de chewing-gum ?

Le Hafetz Chaim mangeait-il chinois ?

Avait-il un faible pour cela, ou menait-il une vie plus « sophistiquée » ?

Comment cela a-t-il affecté sa vision de la vie ?

Et en fin de compte, a-t-il été perdant ?

Nous pouvons en douter.

Nous nous concentrons uniquement sur ce qui semble être un besoin constant de notre part de tout faire comme « eux », tant que c’est casher.

Pourtant, le judaïsme ne se résume pas à la « cacherout ».

Autrement dit, la cacherout ne se limite pas aux ingrédients et à la façon dont les aliments sont préparés.

Au lieu d’être fiers de notre individualité, de notre singularité, de notre particularité, nous nous plions en quatre pour imiter tout ce que la société contemporaine a choisi de vénérer.

Apparemment, il doit y avoir un manque dans notre estime de soi collective.

Notre fierté a dû être héritée d’un autre monde, d’une autre culture, d’un autre mode de vie.

Nous essayons de démontrer à quel point nous pouvons ressembler à Eisav, à condition que ce soit casher, bien sûr.

Un mélange de viande casher et de lait israël reste Treifah.

Ce n’est pas seulement la nourriture qui doit être casher. La personne aussi doit être…casher.

Sa façon de préparer ses aliments, de les consommer et dans quelles circonstances.

C’est son comportement qui détermine s’il est casher.