ELOUL 2
Si, grâce à l’étude du Moussar on s’est réveillé, qu’on a vu son erreur et qu’on décide de prendre sur soi un nouveau départ ; on devra faire très attention à ne pas prendre sur soi des choses qu’on ne peut pas tenir.
A ce niveau de notre processus de Téchouva, il est bien, par exemple, de prendre sur soi de faire une chose, une seule, jusqu’à après Yom Kippour, ou pendant une semaine ou même pendant seulement quelques jours.
Mais toute chose devra être faite intelligemment.
Il est bon de préciser que si on a « craqué » et qu’on n’a pas pu tenir ce que l’on s’était promis, qu’il ne faut pas pour autant lâcher prise et être démoralisé. Même si cela se répète. Car cela est normal, c’est humain. Mais on doit se dire : « Je vais essayer encore une fois ! » Peut-être que la Kabala (ce qu’on a pris sur soi de faire ou ne pas faire) était trop difficile et qu’il faut alors choisir quelque chose de plus facile.
Il faut faire très attention pendant le mois de Eloul à ne pas se fixer des choses qu’il nous est impossible de tenir. Comme par exemple vouloir se lever le matin une heure ou une demi-heure avant son heure habituelle. Car cela est contre sa nature. Et bien qu’il soit vrai qu’on doive lutter contre sa nature, on ne peut pas se transformer profondément aussi rapidement. On est donc presque certain d’échouer.
On doit faire très attention aux embûches, car derrière chaque embûche se cache le désespoir, la tristesse et le manque de confiance en soi et en ses capacités. Cela ne vaut donc pas la peine de se mettre dans de telles situations pendant le mois de Eloul.
Environ dix jours avant Roch Hachana le moment est venu de faire un examen de conscience plus approfondit.
Cependant, avant de commencer il paraît important de préciser que les actions des êtres humains sont partagées en deux catégories.
Première catégorie :
Ce sont les actions sur lesquelles, en principe, les Froum (Harédim) font attention. Mais il peut arriver que, pour une raison ou une autre, le Yetser Hara s’empare de nous, soit involontairement soit volontairement, et on trébuche, soit en n’accomplissant pas une Mitsva soit en faisant une Avéra.
Pour ce genre d’Avérot le mois de Eloul suffit pour se ressaisir, faire Téchouva et décider de ne plus recommencer dans le futur. En y repensant plusieurs fois, en reconnaissant son erreur et en la regrettant, si on y ajoute les Vidouïm des Sélihot et de Yom Kippour cela suffit pour affaiblir la force du Yetser Hara et ne plus fauter BH.
Voici les choses inclues dans cette première catégorie :
- Ne pas faire la Téfila
- Ne pas dire le Kriat Chéma à temps
- Dire des gros mots ou des grossièretés
- Lire des choses qui attisent notre Yétser Hara
- Manger quelque chose avec un Hehcher (attestation de Cachrout) douteux
- Faire honte à quelqu’un (il faut alors lui demander pardon)
- Parler quand la Kryiat Hatora a commencé ou pendant le Kadich etc…
Deuxième catégorie :
On y trouve toutes les Avérot que l’on fait régulièrement, soit volontairement soit involontairement, répétées si souvent au point de croire cela permis.
Voici les choses inclues dans cette deuxième catégorie :
- Ré’hilout, Lachon hara, écouter et croire du Lashon hara, Létsanout (plaisanterie, moquerie)
- Faire la Téfila ou les Bérahot sans Kavana
- Dire une Béraha Lévatala parce qu’on n’a pas fait attention
- Venir en retard à la Téfila
- Parler au milieu de l’étude ou d’un cours
- Des mauvaises Midot telles que la colère, l’orgueil, la jalousie, la haine
- Trébucher dans les Méla’hot de Chabat, Yom Tov ou ‘Hol Amoed
- Dire des paroles offensantes, injures, etc.
- Tromper, frauder
- Le mensonge
- Tirer de la gloire de la honte de l’autre
- Ne pas respecter ses parents,
- Mépriser l’honneur dû aux Rabanim, aux Talmidé ‘ha’hamim ou aux personnes âgées
Et combien d’autres Avérot que l’on transgresse par milliers et par myriades tout au long de l’année les croyant permises.
Toute personne qui a deux doigts d’intelligence comprend tout de suite qu’il est totalement impossible de tout arranger en quelques jours. Et même si on étudie beaucoup de livres de Moussar on ne réussira pas à devenir un autre homme si rapidement.
En vérité, arranger ses Midot est un travail complet qui s’étend sur plusieurs années. Par conséquent, le travail du mois de Eloul n’est pas « d’arranger » ses Midot.
Eloul sert à prendre un nouveau départ ! A partir d’aujourd’hui on commence à travailler sur des points sur lesquels on a l’habitude de trébucher. On peut même affirmer que l’essentiel de la Avéra par le passé était de ne pas avoir été suffisamment conscient de toutes ces choses et de ne pas les avoir travaillé comme il se doit.
L’être humain par définition a de mauvaises Midot. Par nature, il recherche les honneurs, l’argent, les plaisirs, Im Yèch Lo Mané, Rotsé Mataïm (s’il a 100, il veut 200).
De plus, en général, on ne se « réveille » qu’à l’âge adulte bien avancé. Cela n’en n’est que plus difficile car on a pris de mauvaises habitudes.
Mais Hachem ne se montre pas sévère à l’égard de ses créatures. Ce qu’Il nous demande, c’est de travailler sur nous pour infléchir petit à petit notre nature (notre Téva) du bon côté. En vérité le reproche qu’on pourra nous faire, ce n’est pas « Pourquoi n’as-tu pas réussi à te changer », mais le vrai reproche sera plutôt « Pourquoi n’as-tu pas essayé de te changer ».
Car en général, celui qui travaille sur lui-même afin de se changer, reçoit une aide du ciel. Car sans aide on ne peut pas vaincre notre Yétser Hara.
Parfois, cependant, malgré tous nos efforts on ne voit pas de changements dans nos Midot, on ne se transforme pas. On n’a pas l’impression d’avancer. Mais il faut savoir que la récompense est là, elle est gardée pour le Olam Aba. Le salaire dépend de l’effort, Hachem n’oublie jamais une bonne action aussi petite soit-elle.
Le Rachaz (Rav Sim’ha Zissel de Kelm, le Sabba de Kelm) écrit sur la Paracha Vézot Habéraha: ‘Hazal disent : Là où l’homme veut aller on le conduit (du Ciel on l’aide à accomplir sa volonté). Il explique que là où un homme désire se rendre, du Ciel on l’y conduit. Donc, s’il n’y est pas allé, c’est qu’il n’a jamais vraiment voulu y aller. Car s’il avait vraiment voulu, du Ciel on l’y aurait emmené. Qu’il ne dise pas : « J’ai essayé et je n’ai pas réussi. » S’il n’a pas réussi c’est la preuve qu’il n’a pas vraiment essayé. (C’est une idée très profonde qui a beaucoup d’implications directes dans notre Avodat Hachem.)
A suivre…
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