PARACHAT BÉRÉCHIT
Au sujet de la création de la femme, le Passouk vient nous enseigner les méfaits de la solitude sur l’homme : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. » (Béréchit 2 ;18) On va lui donner une femme avec laquelle il pourra parler.
Par nature, l’être humain a besoin de parler avec autrui, de se confier à lui, d’échanger des idées avec lui. La Tora nous met en garde contre l’envie qu’un homme pourrait avoir de se replier sur lui-même, de se couper de la société qui l’entoure.
Malheureusement, nous vivons à une époque où l’on n’applique plus les recommandations de ce Passouk. Plus personne ne parle à personne. A travers les media on connait ce qui se passe à l’autre bout du monde, mais on ignore tout du voisin qui vit sur le même palier que soi. C’est tout juste si on lui dit bonjour dans l’ascenseur.
Notre génération a été le témoin de découvertes techniques fantastiques :
- Avec la télévision nous connaissons exactement les manières de vivre des peuples différents de nous. Nous pouvons, tel un ethnologue, recueillir des milliers d’informations sur des ethnies vivant dans des régions les plus reculées du globe, où jamais nous n’aurions pu aller, si ce n’était par l’intermédiaire d’un reportage télévisé.
- Avec le téléphone, le fax, nous pouvons communiquer avec le monde entier et grâce à cela établir un échange d’idées qui nous aidera à mieux comprendre l’autre et à mieux se faire comprendre.
- A présent, avec l’ordinateur et internet, nous pouvons faire cela encore plus vite et dans une proportion inimaginable.
Pourtant, paradoxalement, toutes ces prouesses techniques ne nous ont pas rapproché de l’autre, mais au contraire, elles nous ont éloigné de notre prochain. Le fossé avec autrui se creuse jour après jour, il est proportionnel à notre avance technologique.
Il est vrai qu’on a vu, entendu et reçu des milliers d’informations au cours de la journée et pourtant on est toujours isolé. Devant une télévision, un ordinateur, on communique avec l’autre bout du monde, mais on s’isole, on ignore celui ou celle qui vit sous le même toit que soi. On ne doit surtout pas déranger celui qui regarde un film ou une émission à la télévision ou celui qui joue sur son ordinateur ou sur sa télévision. Nous sommes devenus égoïstes pourtant rien ne remplacera une vraie discussion entre deux personnes.
Comment faisions-nous avant ? Le soir en rentrant chez soi on avait, après le repas, la possibilité de lire ou de converser avec celui ou celle qui partageait notre vie. Ensuite, la télévision est arrivée, mais au moins, c’était quelque chose qu’on regardait tous ensemble. A présent chacun regarde autre chose sur sa tablette ou sur son portable. S’il est vrai que c’est une prouesse technique, c’est aussi une catastrophe pour les relations humaines. On se sépare tout en étant ensemble ! Plus de communication dans le couple, plus de communication entre les parents et les enfants et plus de communication avec les gens qu’on croise tout au long de la journée.
Il est courant malheureusement de croiser dans la rue deux personnes marchant côte à côte, toutes deux absorbées dans une conversation téléphonique grâce à leur téléphone portable. Elles communiquent, mais pas avec la personne qui est juste à leur côté …
Des enfants doivent attendre que leur maman finisse une discution « très importante » avec une amie ; une femme attendra que son mari finisse sa conversation au portable, car maintenant en plus des habituels couverts on pose devant soit son portable, au cas où …
Que dire de ceux qui écoutent les infos pendant le repas pour se tenir au courant, ils font partis de ce monde, il faut bien s’informer. Mais pour ce faire ils doivent ignorer leur famille. Et après on s’étonne si les enfants, le conjoint ou la conjointe vont chercher une écoute ailleurs.
Notre société est rongée par ce mal qui génère une multitude de psychonévroses. On n’a jamais tant vendu de psychotropes et les métiers de psychologues et psychiatres sont en plein essor. Que fait un psychiatre ? Il fait parler son patient qui va enfin pouvoir dire à quelqu’un ce qu’il a sur le coeur.
Dès le début, à la création de l’homme, la Tora nous met en face de la vérité : « Il n’est pas bon pour l’homme d’être seul. »
L’être humain a besoin d’avoir un ami en chair et en os à côté de lui avec qui il pourra communiquer.
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