DIVRÉ TORAH SUR LA PARACHA HAYÉ SARAH

DIVRÉ TORAH SUR LA PARACHA HAYÉ SARAH

Béréchit 23 ; 1 : « La vie de Sarah fut de cent vingt-sept ans, telle fut la durée de sa vie. »

Le Midrach Béréchit Rabba (58 ; 3) nous rapporte qu’un jour Rabbi Akiva était en train de faire cours, quand il remarqua que ses élèves s’assoupissaient. Afin de les réveiller il s’exclama : « Pourquoi Sarah devait-elle régner sur cent vingt-sept provinces ? » Une fois qu’ils étaient tous à l’écoute, il leur dit : « Pour que vienne Esther, descendante de Sarah, qui vécut cent vingt-sept ans, et qu’elle règne sur cent vingt-sept provinces ! »

Pourquoi Rabbi Akiva a-t-il choisi de tirer ses auditeurs du sommeil par ces paroles ?

Selon le Hidouché Harim, par ces termes, il a voulu leur faire comprendre la valeur du temps.
Rabbi Akiva leur a fait remarquer que pour chaque année de vie de Sarah, Esther a régné sur une province.
Or, selon ce calcul, en rapport avec chaque semaine d’existence de notre matriarche, Esther a régné sur une ville ; et relativement à chaque heure, elle a exercé son autorité royale sur un village, dont la valeur est immense.
De là, leur dit-il, vous pouvez considérer ce que vous perdez en vous assoupissant un court instant.

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Béréchit 23 ; 2 : « Sarah mourut à Kiryat Arba, c’est-à-dire Hévron, dans le pays de Kénaan »

Rachi fait remarquer que la mort de Sarah fait immédiatement suite à la Akédat Yitshak (qui se trouve à la fin de la Paracha précédente). Lorsqu’elle apprit que son fils avait été ligoté sur l’autel, prêt à être égorgé, elle en subit un grand choc et elle en est morte.
Dans la Paracha précédente, Rachi déduit des paroles d’Hachem à Avraham : « Tout ce que te dira Sarah, écoute sa voix » (Béréchit 21 ; 12) ; qu’Avraham était inférieur à Sarah quant à la prophétie.

S’il en est ainsi, comment se fait-il que Sarah n’ait pas pu surmonter l’épreuve de la Akéda ? Alors qu’Avraham a supporté, lui, les grandes difficultés de cette épreuve : il a dû attacher son fils et lever le couteau pour lui trancher la gorge, sans trembler.
En fait, Avraham a reçu progressivement l’ordre de sacrifier son fils.

En effet, la Guémara Sanhédrin (89b), sur le verset : « Prends, Je t’en prie, ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Yitshak » (Béréchit 22 ; 2), nous dévoile la conversation entre Hachem et Avraham :
– Prends ton fils, dit Hachem à Avraham.
– Lequel ? J’ai deux fils, Lui répondit Avraham.
– Ton unique.
– Celui-ci est unique pour sa mère (Sarah) et celui-ci est unique pour sa mère (Agar).
– Celui que tu aimes.
– Je les aime tous les deux.
– Alors Dieu lui dit : Itsrak !
Pourquoi ne lui a-t-il pas révélé depuis le début qu’il s’agissait d’Itsrak ?
Afin de ne pas le bouleverser soudainement, et que son esprit ne soit troublé et qu’il ne panique.
Par ces quelques échanges, Avraham prend le temps de réaliser ce qui lui est demandé, et a donc pu se préparer petit à petit. Sarah, elle, reçoit l’information brutalement, et sous le choc elle en meurt.

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Béréchit 24 ; 1 : « Et Avraham était vieux, il est venu avec des jours. »

Qu’est-ce que cela signifie qu’il est « Venu avec des jours » ?

Le Zohar Haquadoch (Vayéhi) répond en expliquant que dans le Gan Eden, les « Habits » de l’âme d’une personne sont faits à partir des jours de sa vie. Dans le monde à venir, nous sommes habillés du temps, et celui qui a perdu sa vie sur terre n’aura aucun habit pour son âme après sa mort.
Le Passouk nous dit (Béréchit 3,7) qu’après la faute, Adam et Hava « surent qu’ils étaient nus ».

Rachi explique que même un aveugle sait quand il est nu, que vient donc nous apprendre ce verset ?
Cela signifie qu’Hachem ne leur avait donné qu’une seule Mitsva, ne pas manger de l’arbre, et ils s’en étaient dépouillés en mangeant le fruit défendu.
C’est-à-dire qu’au-delà d’être une réalité physique, ils sont réellement nus, cela renvoie également au fait qu’ils n’ont vécu qu’une seule journée dans ce monde, et qu’ils ont perdu le temps en fautant.

Ils étaient nus en termes de temps, de vie bien utilisée !
Avraham, en revanche, a utilisé chacun de ses jours correctement, les remplissant au maximum de Torah et de Mitsvot.

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Béréchit 24 ; 63 : « Itsrak était sorti dans le champ pour prier »

Rachi nous apprend (Béréchit 24 ; 42) qu’à l’aller, la terre s’est rétrécie pour Éliézer. Le même jour qu’il est parti, il est arrivé à destination, alors qu’il aurait fallu plusieurs jours de voyage pour se rendre chez Rivka. Il a bénéficié d’un miracle extraordinaire.

Le Hatam Sofer pose une question simple : Pourquoi n’a-t-il pas profité du même miracle pour le chemin retour ?
Il répond qu’à ce moment-là, Itsrak était en train de prier pour la réussite d’Éliézer qu’il puisse lui trouver une épouse.

Or, Hachem désire écouter les prières des Tsadikim. C’est pour cela que le trajet du retour a pris plus de temps, et que la terre ne s’est pas contractée, afin de permettre à Itsrak de terminer sa prière.