DIVRÉ TORAH SUR LA PARACHA NOA’H
Béréchit 8 ; 11 : « La colombe vint vers lui au moment du soir, et voici une feuille d’olivier fraichement arrachée, dans son bec… »
Le Midrach Tan’houma (Tetsavé 5) commente : Telle la colombe qui a apporté la lumière dans le monde, vous aussi qui êtes comparés à la colombe, apportez de l’huile d’olive et allumez une lumière.
Une question se pose : en quoi la colombe a-t-elle apporté la lumière au monde en rapportant une feuille d’olivier ?
Le Maharal Diskin explique que les feuilles d’olivier sont particulièrement résistantes. La Guémara Ménahot (53b) rapporte que l’oliver garde ses feuilles toute l’année.
Elle ne se sont donc pas désagrégées au cours du déluge, mais flottèrent à la surface des eaux.
Lorsque la colombe revint avec une feuille d’olivier, elle suggéra ainsi à Noah : « Regarde, Hachem savait depuis la création du monde que viendrait un jour où un homme juste, appelé Noah, m’enverrait hors de l’arche pour voir si les eaux avaient baissé sur la face du sol, et je ne n’aurai alors rien eu pour me nourrir. Il a donc créé les feuilles de l’olivier qui sont très résistantes afin qu’elles ne soient pas détruites dans les eaux du déluge, et grâce à elles, j’ai de quoi me nourrir.
C’est ce que vient nous enseigner le Midrach en prétendant que la colombe a apporté la lumière au monde. Car elle éclaira le monde avec cette croyance dans le fait que Hachem a préparé depuis le commencement du monde ce dont chaque être vivant aura besoin.
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Béréchit 11 ; 29 : « …Haran, le père de Milka et le père de Yiska »
Rachi explique que Yiska, c’est Sarah, ainsi appelée parce qu’elle voyait dans l’avenir grâce à l’inspiration divine.
Pourtant, notre Passouk est la seule fois où la Torah appelle Sarah par ce nom de Yiska.
C’est par ce nom qu’on l’appelait dans sa maison paternelle, avant qu’elle ne parte avec son mari Avraham en terre de Canaan. Après, la Torah ne l’appellera plus que Sarah.
Si c’est ainsi, pourquoi la Torah tient-elle autant à mentionner ce nom de Yiska ?
Le Rav Zeidel Epstein explique que la Torah veut nous montrer une différence notoire entre la vision de la Torah et la vision profane, celle des autres nations.
Dans la maison de son père, Sarah était appelée Yiska, celle qui a un regard prophétique et inspiré. Car c’est cela qui les a impressionnés. Un non-Juif est souvent impressionné par les forces surnaturelles qu’un homme peut avoir.
S’il connaît le futur ou réalise des miracles, les gens le considéreront d’emblée comme un être supérieur, impressionnant, qu’il convient d’aduler.
Mais en réalité, cela n’impressionne absolument pas la Torah, qui préfère appeler notre matriarche par le nom de Sarah, « Celle qui règne », celle qui domine son penchant, qui maîtrise ses envies, et sait être reine sur elle-même.
La seule chose qui compte pour la Torah, c’est combien un homme est maître de lui-même pour diriger sa vie en conformité avec la volonté Divine, même s’il doit pour cela maîtriser son cœur et aller à l’encontre de ses tendances naturelles.
En revanche, le fait qu’une personne ait des dons particuliers, hors du commun et surnaturels, cela n’a pas en soi de la valeur selon la Torah.
Par exemple, si quelqu’un est né intelligent, ce n’est pas sa faute. Il n’a pas travaillé pour le devenir. Il n’a donc aucun mérite. Même si les gens autour de lui louent son intelligence, c’est juste un don. Et au contraire il devrait plutôt s’inquiéter de ce qu’on attend de lui dans le Ciel pour lui avoir donné cette intelligence. Il a rendez-vous avec son destin, mais sera-t-il au niveau de ce pour quoi il est venu sur terre ?
En revanche, si quelqu’un de coléreux se domine pour ne pas exploser de colère, c’est grâce à son travail personnel, il en a tout le mérite et il sera récompensé pour cela.
