DIVRÉ TORAH SUR LA PARACHA VAYICHLAH
Béréchit (32 ; 4) : « Jacob envoya des messagers devant lui, vers Essav son frère… »
Au début de la Paracha, Yaakov envoya des messagers vers Essav, pour l’apaiser et atténuer sa colère.
Rachi nous précise que les messagers étaient de véritables anges Divins.
Une question évidente se pose : Comment Essav, en ayant vu que les anges divins étaient au service de Yaakov, n’a-t-il pas craint de s’attaquer à son frère ?
Nous apprenons de là qu’un homme peut avoir les preuves les plus irréfutables sous ses yeux et décider pourtant de rester mécréant comme Essav. Il préfèrera sacrifier son monde futur afin d’assouvir ses envies du moment.
On raconte qu’une fois, un juif américain rendit visite au Rav de Brisk et lui expliqua que les juifs aux Etats-Unis étaient éloignés de la Thora uniquement parce qu’ils étaient enlisés dans la matérialité et les plaisirs futiles de ce monde, mais que si Hachem leur montrait un miracle clair et dévoilé, ils feraient immédiatement Téchouva.
Le Rav contredit son interlocuteur et expliqua que même un miracle limpide ne peut aider une personne à se repentir. Seule la personne qui s’interroge et réfléchit à la grandeur d’Hachem et à la gravité de la faute peut ouvrir son cœur et se rapprocher d’Hachem.
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Béréchit (32 ; 12) : « Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d’Essav… »
Yaakov s’est préparé à rencontrer son frère Essav de trois façons différentes :
- Il lui a envoyé des cadeaux pour l’apaiser.
- Il a prié Hachem de le sauver.
- Il s’est préparé à la guerre contre son frère.
Dans sa prière il demande à être sauvé « de la main de mon frère, de la main d’Essav ».
Pourquoi Yaakov précise-t-il : « sauve-moi de mon frère, de Essav » ?
Il n’avait qu’un seul frère ! Il aurait dû donc dire sauve-moi de mon frère, ou sauve-moi de Essav ?
Le Bet HaLévi répond que Yaakov craignait deux types d’attaque de la part d’Essav :
- Qu’il veuille le tuer, en se comportant comme Essav.
- Qu’il cherche à l’influencer, en se présentant comme un frère gentil qui lui veut du bien.
C’est pourquoi Yaakov pria pour être sauvé des deux attaques.
Mais, en examinant bien le verset, on voit que Yaakov pria d’abord pour être sauvé de son frère et ensuite seulement de Essav.
Car son frère (ce terme indique la gentillesse), en veut à sa survie spirituelle, alors que Essav ne cherche qu’à le tuer.
Yaacov a voulu nous transmettre un message : Les Nations (représentées symboliquement par Essav) sont beaucoup plus dangereuses quand elles nous veulent du bien, que quand elles nous veulent du mal.
Car si elles sont gentilles, les prémices de l’assimilation frappent à nos portes. Se rapprocher d’un frère mécréant est risqué car on risque d’être influencé.
Alors que lorsqu’elles se comportent comme Essav en voulant nous tuer, nous devons nous battre pour survivre et automatiquement nous nous tourneront vers Hachem notre protecteur et notre seule porte de sortie. Notre enveloppe terrestre est menacée mais notre vie future est sauve.
C’est ce que dit la Guémara : Il est plus grave de faire fauter son prochain que de le tuer. Car en le tuant on ne le prive que d’un monde passager alors en l’entraînant à la faute, on lui fait perdre l’éternité.
D’ailleurs, ses deux prières ont été écoutées : Essav voulut le tuer, puis y renonça, et ensuite, il demanda à Yaakov de vivre avec lui en toute amitié, mais Yaacov refusa sa proposition.
