Hanouka 2019

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HANOUKA

Rav Va’htfoguel explique dans son Séfer Lékèt Réchimot que l’essentiel du message de Hanouka c’est la Méssirout Néfèch (abnégation, sacrifice de soi).

Comment les Grecs ont-ils pu dominer les Béné Israël ?

Quelle faute les Juifs ont-ils commise ? Sans faute on ne peut pas atteindre le Klal Israël.

A l’époque des Grecs le Klal Israël ne faisait pas des Avérot tel que Avoda Zara, Guilouï Arayot et Chéfi’hout Damim. Tous craignaient D., ils étudiaient la Torah, ils priaient, ils faisaient des Mitsvot. Pourtant il est écrit : ils se sont affaiblis et relâchés dans la Avoda (service divin) (Rafou Yédéhem Min Haavoda)

Matatiahou et ses enfants ont compris que tout le problème venait de cette faiblesse dans la Avoda. C’est pourquoi ils se sont sacrifiés pour remettre en place cette Avoda. Il y a eu de leur part une Méssirout Néfèch qui a contrecarré ce relâchement. Dès l’instant où ils ont été Métaken (arrangé) la faute, automatiquement Hachem les a aidés et il n’y avait plus en face ni Grecs ni autres ennemis.

Tout repose sur la Méssirout Néfèch, c’est la base de tout.

Un homme peut accomplir beaucoup de Mitsvot et étudier beaucoup la Torah ; mais s’il n’y a pas de sa part une Méssirout Néfèch, il ne pourra rien construire de solide dans sa vie. Il lui manquera les fondations sur quoi construire !

La Guémara Chabbat (130a) nous enseigne : Une Mitsva pour laquelle les Béné Israël étaient près à mourir pour l’accomplir, cette Mitsva est encore très forte dans leurs mains. Par exemple ne pas faire Avoda Zara et la Brit Mila.

–  Des milliers de Juifs sont morts sur le bûcher pour ne pas renier leur foi, cette Avéra n’est donc pas courante.

–  De même, des milliers de Juifs ont risqué leur vie et celle de leurs enfants pour faire la Brit Mila quelque soit l’époque. Nous voyons que même des Juifs très éloignés de la Torah continuent à faire la Brit Mila à leurs fils. Même celui qui est marié avec une non-Juive veut quand même faire la Brit Mila à son fils. Pourtant selon la loi juive, cet enfant n’est pas Juif, il n’a aucune obligation de faire la Brit Mila. C’est même illogique et en total désaccord avec ses idées, il a tout abandonné et quand même il veut faire entrer son fils dans l’alliance d’Avraham Avinou ?

Mais, une Mitsva pour laquelle les Béné Israël n’étaient pas près à mourir pour l’accomplir, cette Mitsva est affaiblie dans leurs mains, par exemple la Mitsva des Téfilines.

Ce n’est qu’après Our Kasdim que Avraham a mérité de recevoir la Névoua. Une fois qu’il a fait Méssirout Néfesh pour ses idées, il était prêt à mourir dans le feu, alors seulement il a eu la révélation divine : « Hachem s’est adressé à Avraham … ». Dès qu’il y a Méssirout Néfèch, il y a Névoua, on s’intérresse à lui, on peut commencer à construire avec lui.

Ensuite, il y aura le sacrifice d’Itsrak, là encore c’est de la Méssirout Néfèch.

Ensuite il y aura tous les problèmes de Yaakov Avinou toujours de la Méssirout Néfèch.

Le peuple d’Israël ne s’est construit qu’avec de la Méssirout Néfèch. C’est ce qui donne le matériau pour des fondations solides.

Hazal nous disent qu’on en a voulu à Noa’h de ne pas avoir prié pour sa génération. En fait Noa’h pensait qu’il n’était pas apte à prier pour sauver sa génération. Le Passouk a dit à son sujet : « Noa’h a trouvé grâce aux yeux d’Hachem ». Il a trouvé grâce, mais pas plus. Il pensait que s’il réclamait quelque chose de supplémentaire, il perdrait tout. Et il n’y aurait plus personne pour reconstruire le monde.

Mais nous voyons que Hachem n’a pas apprécié cette démarche et comme pour montrer la réprobation divine on a donné au déluge le nom de Noa’h puisqu’il s’appelle maintenant : Mé Noa’h, les eaux de Noa’h, comme pour dire : c’est de ta faute !

Il manquait de la part de Noa’h une Méssirout Néfèch pour sa génération. Il aurait dû prier, demander, au risque de tout perdre. Il ne fallait pas simplement prier, il fallait s’investir à fond. Plus il manque de Méssirout Néfèch, et plus il manque des bases pour la reconstruction. Il n’y avait personne sur qui faire reposer la Création, c’est pourquoi toute l’humanité fut perdue !

On retrouve cette même idée avec Rabbi Akiva. Sous la torture des peignes de fer qui lui arrachaient la peau, il a expliqué à ses Talmidim que toute sa vie il se demandait quand il pourrait accomplir le Passouk du Chéma d’aimer Hachem Bé’hol Nafché’ha (de toute ton âme), c’est-à-dire même s’Il te prend ton âme. Enfin ce moment tant attendu était arrivé.

Pourquoi est-ce cette Mitsva qu’il attendait et pas une autre ? Car en fait, Rabbi Akiva savait que l’existence future de la Torah dépendrait de ses élèves à lui Rabbi Akiva. Toute la Torah que nous avons nous a été transmise par des maîtres qui étaient eux-mêmes des élèves de Rabbi Akiva. Nous pouvons donc dire que toute notre Torah nous vient de Rabbi Akiva. De lui tout a été reconstruit. Rabbi Akiva savait que pour donner des bases solides à la Torah il fallait de sa part de la Méssirout Néfèch, c’est pourquoi il était prêt à donner sa vie pour créer cette impulsion qui va tout déclencher.

La Torah ne se construit pas sans Issourim (souffrances) (Guémara Bérahot 5a). On n’a rien sans rien. Que ce soit pour un particulier ou une communauté il faut passer par les souffrances soit d’ordres spirituelles soit d’ordres matérielles. Cela va du lit qui est trop dur au Chiour qu’on a du mal à comprendre, en passant par tous les importuns qui m’agacent à longueur de journée, et, bien entendu, par tous les aléas de la vie.

Il nous faut trouver cette force du Méssirout Néfèch qui nous aide à tout supporter et à traverser toutes les situations. Et, à ce moment-là, notre Torah sera éternelle à travers toutes les générations. La Méssirout Néfèch est obligatoire et alors tout s’annule devant nous. Tel est le message de Hanouka.

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