
LES JOURS REDOUTABLES APPROCHENT
Un Rav, un jour, rendit visite à un enfant malade au service pédiatrique. Il y avait aussi là-bas un autre enfant, qui était hospitalisé mais étonnamment il semblait en meilleure santé, il courait, sautait et s’amusait mais personne ne lui reprochait quoi que ce soit. Ses parents étaient préoccupés et cédaient à chacune de ses demandes.
Tout à coup, on entendit un grand bruit provenant du couloir. C’était l’enfant qui s’amusait à conduire un chariot et percuta de plein fouet l’infirmière qui faisait sa ronde avec, dans ses mains, deux paniers pleins de médicaments. Imaginez le désarroi, lorsque les paniers avec leur contenu se sont éparpillés dans toutes les directions… L’infirmière était désemparée, ne sachant plus quel patient avait déjà pris son traitement et lequel l’attendait…
Lorsque le Rav vit la scène, il s’approcha discrètement d’une infirmière et l’interpella :
– “Qu’est-ce que cet enfant fait ici ? Il semble être en pleine forme !
– Il a une tumeur qui lui sera certainement fatale, les médecins doutant fortement de pouvoir l’opérer pour l’en débarrasser.”
À présent, le Rav vit la scène différemment. Effectivement, on pouvait remarquer des cernes sous les yeux des parents et le visage tourmenté du médecin à chaque fois qu’il passait devant l’enfant. La seule personne qui était totalement insouciante était le petit garçon en question. Il ne pensait qu’à jouer et à ses friandises.
Et maintenant posons-nous la question : Pourquoi les parents pleuraient-ils, pourquoi le médecin était-il soucieux, et l’enfant totalement serein ?
C’est très simple. Le médecin connaissait la gravité d’une telle tumeur, les parents comprenaient les explications du médecin, mais l’enfant, lui, était incapable de comprendre ce qui lui arrivait. C’est pourquoi il dansait et riait. Deux semaines plus tard, l’enfant avait quitté ce monde sans même réaliser la gravité de son état, car, celui qui ne sait pas, qui ne comprend pas, n’a pas peur et ne pleure pas.
Et c’est cela la différence entre notre génération et celles qui nous ont précédées. Les premières savaient ce qu’est une faute, connaissaient l’importance du jour de Roch Hachana et comprenaient le cadeau inestimable qu’était Yom Kippour. C’est pourquoi, dès le mois de Elloul ils avaient peur, ils tremblaient, craignant pour leur vie et celle de leur proche. C’est justement ce qui les amenait à entamer un processus de Techouva afin d’être blanchi.
À l’inverse, nous autres ne craignons plus rien, nous ne tremblons pas à l’approche du jour du jugement. Pourquoi ? Parce que nous ne comprenons plus rien. Nous n’avons pas idée de ce quí se trame le jour de Roch Hachana, le jour de Kippour…
S’il est vrai que l’on jeûne à Kippour, il est aussi écrit que le jeûne à lui seul n’aide en rien du tout. La Halakha est claire sur ce point : le jour de Kippour expie les fautes de celui qui entame un processus de Techouva. Ne serait-ce que par la pensée, un murmure de Techouva : “Hachem je regrette mes agissements. Je sais pertinemment que je T’ai offensé. Pardonne-moi, excuse-moi. Je ne veux pas recommencer. Aide moi Hachem à ne pas trébucher à nouveau.”
Parce que jeûner, on le fait déjà à Ticha Béav. Alors à quoi bon recommencer à Kippour ? Comprenons bien qu’il n’est pas envisageable de tromper le Tribunal Céleste ! On peut se mentir à soi-même, mais on ne peut mentir à D.ieu. Si l’on veut véritablement être en position de demander quoi que ce soit à Hachem, il faut apprendre à se connaître, être conscient de ses qualités et de ses défauts et chercher à s’améliorer.
Chana Tova
