Noah 2019

PARACHAT NOAH

Au sujet des animaux que Noa’h a fait entrer dans la Téva (l’arche), pour les animaux purs, le Passouk utilise les mots Ich Vé Ichto, un homme et sa femme (7 ; 2). Le Passouk vient nous dire que les animaux purs, Noa’h devra en prendre sept, mâles et femelles, et les animaux impurs, Noa’h en prendra deux.

La question bien entendu est évidente : Pourquoi, puisque ce sont des animaux, utiliser le terme Ich et Icha qui s’applique plus à des hommes qu’à des animaux ?

La réponse est qu’à cette époque la génération était tellement dépravée, les hommes faisaient tellement d’Avérot que même les animaux étaient dépravés. Il y avait énormément d’animaux qui avaient corrompus leur voie, c’est-à-dire que les animaux allaient avec une autre espèce que la leur.

Hachem a demandé à Noa’h de prendre des animaux purs, mais pas seulement ça, il fallait prendre des animaux purs qui n’avaient pas corrompus leur voie, c’est-à-dire qui étaient restés fidèles à leur espèce. Ne sont entrés dans la Téva que les animaux Téhorim qui n’avaient pas corrompus leur voie.

De la part des animaux c’était quelque chose de tellement extraordinaire que le Passouk a voulu le soulever en appelant ces animaux non pas, mâle et femelle (Za’har et Nékéva), mais un homme et sa femme (Ich et Ichto).

En fait, le Passouk vient souligner qu’à cette époque la génération était tellement dépravée que les animaux étant restés dans leur espèce, changeaient de Madréga, d’animaux ils sont devenus ‛‛êtres humains”. C’est-à-dire que normalement on aurait dû dire sur ces animaux, mâles et femelles, mais ils ont fait un effort tellement surhumain, ce qu’ils ont fait était tellement extraordinaire, qu’ils ont changés de dimension, au point d’être appelés par la Tora : Ich Vé Ichto (un homme et sa femme). Ces animaux sont devenus comme des êtres humains.

C’est ça que le Passouk vient souligner. Cette possibilité qu’à eu l’animal de se transformer, de changer de catégorie par sa simple volonté en s’opposant au système ambiant.

Rav Yaakov Galinski a rapporté une fois au nom de Rav Haïm Kanievski que cette idée qui a été dite à l’époque de Noa’h au sujet des animaux, peut s’appliquer pour les êtres humains de notre génération.

Nous vivons une époque totalement dépravée, où tout est mélangé, pourri. Si quelqu’un à notre époque reste dans la Tora, il s’élève alors très haut.

Nous vivons dans un monde où il n’y a plus aucune limite. Si quelqu’un arrive quand même à trouver la force de s’opposer au milieu ambiant, il s’élèvera alors très haut.

De même que l’animal n’est plus considéré comme un animal et est placé au stade d’un être humain, de la même manière nous, si nous arrivons à tenir devant l’influence de notre milieu, par rapport à notre génération, nous dépasserons alors la condition de simple être humain.

Celui qui, de nos jours, choisi le chemin de la Torah, s’accroche ainsi aux grands des générations précédentes. Parce qu’il pourrait faire tellement d’autres choses et quand même il fait Chabbat, quand même il mange Cacher, quand même il ne dit pas du Lachon Hara, quand même il étudie, etc.

Avraham est appelé Avraham Ha Yvri. Bien sûr, le sens simple c’est Ever Ha Yarden, c’est-à-dire celui qui habitait auparavant de l’autre côté du Yarden (le Jourdain).

Mais il y a une deuxième explication de « Avraham Ha Yvri ». Avraham c’est celui qui est toujours de l’autre côté. C’est à dire qu’il y a d’un côté du fleuve Avraham et de l’autre côté le monde entier, des milliards d’êtres humains.

Avraham c’est le juif, le juif à travers les générations, le juif à travers la Galout. Le juif a toujours été aux yeux des nations l’empêcheur de tourner en rond, celui qui vient prêcher sa morale. Celui qui montre au monde qu’il y a une autre manière de vivre, on peut faire autrement, on peut dire autrement. Il y a plein de choses que des millions, voir des milliards d’êtres humains trouvent normales. Le juif vient et dit : « Non ! On n’a pas le droit de faire ça, on a pas le droit de dire ça, on a pas le droit de regarder ça. »

Avraham gênait sa génération. Avraham c’est celui qui dit à l’autre : « Ça ne va pas, tu dois faire Téchouva, tu n’es pas bien ». Avraham c’est la morale. A travers les générations, les juifs continuent de montrer au monde une certaine morale.

Avraham c’est celui qui s’oppose au courant, au raz-de-marée qui est à l’extérieur. Celui qui sort des quatre coudées de la loi juive, s’aperçoit que dans le monde tout va très vite, c’est une tempête qui souffle, un déferlement d’idées, un déferlement de modes.

Chaque génération chasse la précédente, chaque génération montre que la précédente s’est trompée. C’est révolution sur révolution. Celui qui met sa tête à l’extérieur est emporté très rapidement. Ça souffle fort dehors, il faut rester dedans et s’accrocher pour ne pas être emporté au loin. Et à notre époque, celle de l’informatique, de l’Internet et du portable, le vent souffle encore plus fort qu’avant.

Nous vivons avec les non-juifs sur la même planète Terre, mais en fait dans les idées, c’est comme si nous vivions sur une autre planète. Nous n’avons pas du tout la même façon de voir la vie, pas du tout la même conception de la vie. C’est vrai que nous sommes ensemble dans le train, ensemble dans l’avion, nous marchons ensemble dans la rue, mais en fait, nous sommes sur une autre planète. Eux, ils ont leurs buts et leurs aspirations, et nous, nous avons nos buts et nos aspirations. Ce que eux trouvent bien, nous, nous le trouvons mal, ce que nous trouvons bien, eux, trouvent que cela n’a aucun intérêt. Il y a des milliards d’êtres humains sur terre qui pensent que pleins de choses sont bonnes, utiles, agréables, et une poignée de juifs se lève et dit : « Non ! C’est Assour, ce n’est pas bien ! »

Si, à notre époque, un juif ou une juive se lève et trouve la force de rester dans le giron de la Torah, alors il se transforme au point de changer de Madréga et de devenir plus qu’un simple humain !

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