PARACHAT CHÉLAH LÉKHA 2022
Notre Paracha parle des Méraguélim (les explorateurs), qui ont été envoyés par Moché Rabbénou pour observer et décrire aux Béné Israël le pays magnifique que Hachem va leur donner.
Les douze explorateurs parcourent le pays, mais malheureusement, à leur retour, ils ne font que critiquer la terre d’Israël. Seuls Yéhochoua et Kalev Ben Yéfouné en diront du bien.
Désespéré, le peuple va passer la nuit à pleurer et à se lamenter. Hachem va les punir et décréter qu’à l’exception de Yéhochoua et Kalev Ben Yéfouné, aucune personne de cette génération n’entrera en Israël. C’est pourquoi ils devront rester 40 années de plus dans le désert jusqu’à ce qu’ils meurent tous. Cette nuit était la nuit du 9 Av, Hachem a dit : « Vous avez pleurez pour rien, vous pleurerez pour quelque chose. » En conséquence, la plupart des malheurs du Klal Israël sont arrivés à cette période. Les deux Temples ont été détruits un 9 Av.
Il est à noter qu’avant leur départ, Moshé Rabbénou a demandé aux explorateurs d’observer tous les détails du pays, et parmi toutes les instructions qu’il leur donne, il leur demande de vérifier si la terre d’Israël est « bonne ou mauvaise » (Bamidbar 13 ; 19)
La question est évidente : Comment Moshé Rabbénou peut-il demander aux explorateurs d’observer si la terre d’Israël est bonne ou mauvaise ? N’est-il pas écrit dans la Torah (Chémot 3 ; 8) : « Afin de le faire monter de ce pays (l’Égypte), vers une terre bonne et étendue… » Le texte qualifie expressément la terre d’Israël de « bonne » !
La Guémara Bérakhot (4a) s’interroge : Yaakov Avinou avait l’assurance d’Hachem qu’il ne lui arriverait rien et qu’il retournerait sain et sauf auprès de son père Yitshak, et pourtant, lorsqu’il est sur le point de rencontrer son frère Essav qui veut le tuer, la Tora nous apprend que : « Yaakov eut très peur et fut angoissé » (Béréchit 32 ; 8). Comment est-ce possible ? Il a reçu la promesse d’Hachem !
La Guémara répond qu’il n’y jamais de réelle assurance pour les Tsadikim, car ils craignent toujours qu’une faute, même infime, annule cette promesse.
Il en est de même dans notre Paracha, Moshé Rabbénou craignait que la faute du Veau d’or ait transformé « physiquement » la terre d’Israël, et qu’elle ait perdu toutes ses qualités naturelles, même si, au moment de la promesse d’Hachem (avant la sortie d’Égypte), la terre d’Israël était réellement bonne.
C’est aussi pour cela que Moshé Rabbénou accepta d’envoyer des explorateurs, afin de savoir à quel point Hachem aime les Béné Israël, et si la terre d’Israël est aussi bonne qu’elle l’était avant la faute du Veau d’or.
À l’aune de cette explication nous pouvons faire une déduction étonnante : Nos fautes entraînent une conséquence même sur la géographie du pays et peuvent même la transformer !
On se pose beaucoup de questions ces derniers temps, sur les saisons, ainsi que sur la qualité des fruits et légumes qui n’ont plus la même saveur qu’autrefois. Il est peut-être plus efficace de vérifier ses actes que de se précipiter sur les informations de la Météo…