PARACHAT CHÉMOT 2021

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PARACHAT CHÉMOT 2021

La Guémara Sota (11b) nous rapporte au nom de Rabbi Akiva que c’est grâce aux mérites des femmes vertueuses de cette génération que nos ancêtres furent libérés d’Egypte.

En effet, lorsqu’elles allaient remplir leurs cruches, Hachem, y mettait à leur intention de petits poissons, ce qui fait qu’elles prenaient autant d’eau que de poissons ; en rentrant chez elles, elles posaient deux marmites sur le feu, l’une d’eau et l’autre de poissons.

Ensuite, elles allaient les porter à leurs maris aux champs. Chacune d’elles lavait, puis massait son époux avec de l’huile, lui donnait à manger et à boire. Ces femmes apaisaient leurs maris dans les champs, les charmaient et les amenaient à l’intimité. Dès qu’elles devenaient enceintes, elles rentraient chez elles. Lorsque venait pour elles le moment d’accoucher, elles allaient dans les champs et donnaient le jour à leur enfant sous un pommier. Hachem leur envoyait un ange des cieux qui les purifiait et faisait la toilette des nouveau-nés comme le fait une sage-femme. L’ange leur donnait ensuite deux galettes, l’une de miel et l’autre d’huile.

Lorsque les Égyptiens apprenaient la naissance des enfants, ils venaient vers eux pour les tuer. Mais par miracle les enfants étaient engloutis par la terre. Alors les Égyptiens faisaient venir des bœufs qui labouraient la terre au-dessus d’eux. Les Égyptiens partis, les nouveau-nés jaillissaient du sol comme l’herbe des champs. Lorsqu’ils avaient grandi, ils rentraient chez eux en troupeau nombreux. Ce sont ces enfants, qui, les premiers, reconnaîtront Hachem, lorsqu’Il se manifestera sur la mer rouge, ils diront alors : « Il est mon Dieu, je Le célèbrerai » (Chémot 15 ; 2).

Rabbi Akiva attribue aux femmes juives le mérite de notre délivrance d’Égypte. La contribution la plus importante des femmes de l’époque fut qu’elles étaient prêtes à mettre des enfants au monde malgré les conditions de vie les plus impossibles. En outre, ce sont elles qui ont encouragé les hommes à fonder une famille pendant leur esclavage. Grâce à leur dévouement, une génération naquit.

Et aujourd’hui ?

Il n’y a pas d’esclavage et peu de souffrance dans nos vies. Notre plus grande difficulté est de rembourser un prêt immobilier, de payer des frais de scolarité et de réparer l’embrayage de la deuxième voiture. Même ceux d’entre nous qui rencontrent des difficultés financières vivent beaucoup plus confortablement que n’importe lequel de nos ancêtres. Mais nous avons été tellement conditionnés par le monde non-juif dans lequel nous vivons, que toute personne ayant plus de trois enfants est considérée comme anormale.

Chacun sait que le tout premier commandement de la Bible est « Croissez et multipliez, remplissez la terre » (Béréchit 1 ; 28), et que nous sommes tous appelés à édifier et à peupler le monde. Mais certains affirment qu’aujourd’hui nous souffrons de surpopulation, de faim et de pauvreté. Pourtant, tout le monde sait aussi que la surpopulation n’est pas un problème dans les pays riches. Et nous savons également que la faim pourrait être atténuée s’il existait un programme mondial équitable de distribution de nourriture. Avoir un autre enfant en France ne va pas vraiment provoquer la famine au Bangladesh.

D’un point de vue purement juif, nous, Juifs, sommes extrêmement sous-peuplés. Nous n’avons toujours pas remplacé le tiers de notre nation anéantie par la Shoah. À l’heure actuelle, nous devrions être beaucoup plus nombreux. Bien sûr, notre nombre diminue à cause de l’assimilation, mais aussi parce que nous avons des familles moins nombreuses.

En réalité, la recherche d’un « équilibre démographique » ne nous concerne pas, dans la mesure où nous sommes encore en train de compenser nos pertes.

Cela ne coûte-t-il pas cher d’avoir une grande famille ?

Il ne fait aucun doute que plus de bouches à nourrir, à habiller et à éduquer signifie un budget familial plus important. Mais c’est aussi une question de choix et de priorités. Un véhicule familial au lieu d’une voiture de luxe n’est qu’un exemple de la façon dont les familles nombreuses se débrouillent. En fin de compte, nous avons confiance en Hachem et nous croyons vraiment qu’avec chaque nouvel enfant, vient une nouvelle bénédiction de subsistance de la part d’Hachem pour nous aider à élever cet enfant.

Au fil des ans, on entend souvent des femmes ménopausées dire qu’elles auraient aimé avoir plus d’enfants. Combien d’actrices célèbres ont été occupées par leur carrière et lorsqu’elles étaient enfin prêtes à fonder une famille, ce n’était pas facile.

Les familles religieuses font l’objet de nombreuses blagues et remarques sarcastiques. Avec des yeux incrédules et écarquillés, les gens demandent : « Combien d’enfants avez-vous ? », « Quand est-ce que vous allez vous arrêter ? »

La réponse ? « Quand j’aurai atteint les six millions ! » Fin de discussion.

Alors si vous voulez vous créer de nombreuses et belles bénédictions (sans parler des petits-enfants) pour de nombreuses années à venir, ne vous laissez pas intimider par les conventions et les cyniques. Prévoyez une famille plus nombreuse. Cela vous rendra plus grand et vous donnera beaucoup de satisfaction et de Nahat pour la vie.

Nos grands-mères en Égypte étaient des héroïnes. Leur foi a construit une nation. Puissions-nous faire notre part et, s’il plaît à Hachem, nous serons nous aussi délivrés.