
PARACHAT RÉÉ 2022
Notre Paracha commence par les versets : « Vois Je présente devant vous aujourd’hui la bénédiction et la malédiction. La bénédiction, si vous écoutez les commandements que Je vous ordonne aujourd’hui. Et la malédiction si vous n’écoutez pas et que vous vous écartez du chemin que Je vous ordonne aujourd’hui en allant auprès des dieux étrangers que vous ne connaissiez pas. » (11 ; 26-28)
Avec la Paracha Réé, nous entrons dans une période de l’année destinée à l’introspection. Le Rabbi de Kotsk fait remarquer que le Chabbat Mévaréhim (celui où nous bénissons le mois d’Elloul à venir) est Rée (regarde, vois).
Chaque juif doit s’arrêter et observer en lui-même afin de savoir par où il a besoin de commencer. Une fois qu’on voit ce qu’il est nécessaire de faire, alors nous pouvons mettre en application les améliorations nécessaires dans les domaines identifiés. On doit choisir une stratégie et la mettre en œuvre avec force.
Il faut aller de l’avant et s’investir dans des poursuites spirituelles en saisissant un maximum de Mitsvot et en donnant le meilleur de soi-même.
Notre Paracha nous donne un exemple de ces Mitsvot dans lesquelles nous devons nous investir : la Tsédaka !
« Donner, tu lui donneras et que ton cœur n’ait pas mal quand tu lui donnes car grâce à cela l’Éternel ton D.ieu te bénira dans toutes tes actions et dans tout ce qu’entreprendra ta main. » (15 ; 10)
Le Maguid de Douvna explique ce verset par la parabole suivante : En marchant sur une route, un homme perdit les cent pièces d’or qui étaient dans sa poche. Le lendemain, il trouva sur son chemin deux cents pièces. La joie de cet homme, qui reçut une compensation pour sa perte, ne fut cependant pas complète, car s’il n’avait pas perdu ses cent pièces, il en posséderait à présent trois cents !
Un autre homme transportait des sacs de grains : L’un d’eux se déchira et les grains se répandirent sur le sol. Après un certain temps, il repassa à cet endroit et constata qu’ils avaient germé. Il put ainsi remplir de nombreux sacs de grains. La joie de cet homme fut complète, et il ne se lamenta pas sur la perte de son sac, car au contraire, tout ce qu’il avait acquis provenait de sa perte, de ce sac qui s’était déchiré et des grains qui s’étaient répandus.
Ainsi, le verset dit : « et que ton cœur n’ait pas mal quand tu lui donnes », ne crois pas que si tu ne lui avais pas donné, tu aurais économisé ces biens, car toute bénédiction que Hachem te prodiguera par la suite sera une conséquence directe de ce que tu auras donné.
En effet, le monde appartient intégralement à Hachem. Ainsi, l’homme n’a rien qui lui appartient. Et quand il donne quelque chose, en fait il ne donne pas de ce qui lui appartient mais de ce qui appartient à Hachem.
Malgré tout, nos Sages disent que celui qui mange quelque chose de ce monde sans faire au préalable une bénédiction est un voleur ! Car le monde entier appartient à Hachem et non à l’homme. Cependant, en disant la bénédiction sur les choses de ce monde, alors on en fait l’acquisition. La bénédiction permet d’acquérir ce qui appartenait jusque-là à Hachem. Grâce à la bénédiction, Il nous les donne.
De même, le fait de donner cet argent « qui ne nous appartient pas » à un pauvre, nous en fait devenir le nouveau propriétaire.
La valeur d’un homme ne se mesure pas selon sa richesse ni selon l’importance des biens qu’il possède, mais plutôt selon sa générosité, selon les biens et l’argent qu’il donne à la Tsédaka.
Néanmoins, cette introspection qui nous est demandée, risque de nous révéler le véritable état dans lequel nous sommes. C’est de cela que notre Paracha nous met en garde quand elle nous dit : « A’haré (derrière) Hachem votre D. vous irez, et c’est Lui que vous craindrez, ce sont ces commandements que vous observerez c’est Sa voix que vous écouterez, c’est Lui que vous servirez et c’est à Lui que vous vous attacherez. » (13. 5)
Hazal nous enseignent qu’il existe deux termes pour dire « après » (« derrière » par extension dans notre verset), soit « A’har », soit « A’haré ».
La différence c’est que « A’har » a une connotation de proximité dans le temps ou dans l’espace, cela vient tout de suite après le sujet précédent ; tandis que « A’haré » indique toujours un éloignement dans le temps, cela vient plus tard dans le temps que le sujet précédent, les deux sujets ne se suivent pas chronologiquement.
Selon ce principe, on aurait dû écrire : « A’har Hachem votre D. » et non « A’haré Hachem votre D. », car l’homme doit se rapprocher de Hachem et marcher près de Lui le plus près possible et non s’en éloigner.
En fait, l’homme traverse parfois des moments difficiles, il perd espoir et se croit abandonné par Hachem (c’est la notion d’éloignement que sous-entend le mot A’haré). Il lui faut alors se renforcer, s’attacher à Lui et à Ses Mitsvot de toutes ses forces, car dans toutes les situations de la vie, Hachem n’abandonne jamais ses enfants. Et en un clin d’œil Il peut le délivrer de ses difficultés. C’est également le sens de ce que l’on dit dans la prière de Moussaf de Roch Hachana : Heureux l’homme qui, même devant les épreuves, n’oublie pas Hachem et s’efforce de rester proche de Lui.
