
Il est écrit dans la Méguilat Esther (6 ; 1-4) :
« Cette nuit, comme le sommeil fuyait le roi, il ordonna d’apporter le recueil des annales relatant les évènements passés (…) Quel honneur, demanda le roi, et quelle dignité a-t-on décerné à Mordékhaï pour cela ? (…) Qui est-ce qui est dans la cour ? »
Et, au même instant précisément : « Hamane vint dans la cour de la maison royale. »
Le roi ordonna qu’on le fasse venir, Hamane vint, et le roi lui dit : « Que doit-on faire à un homme que le roi désire honorer ? » ce à quoi il donna la réponse qu’il donna.
Ce fut alors le début du miracle et ce fut à partir de ce moment-là que la délivrance commença.
Imaginons qu’Hamane eut anticipé son arrivée ne fût-ce que de quelques instants. Il aurait alors entendu par la fenêtre la question du roi : « Quel honneur et quelle dignité a-t-on décerné à Mordékhaï pour cela ? », et il est évident qu’il n’aurait jamais conseillé alors de revêtir l’homme que le roi désire honorer d’habits royaux, puisqu’il aurait compris que l’intention du roi était d’honorer son ennemi Mordékhaï.
A l’inverse, si Hamane s’était attardé seulement de quelques instants (notamment parce qu’il était tout à fait inconvenable de se présenter au roi en pleine nuit, ce qu’Hamane n’aurait jamais fait si sa haine pour Mordékhaï ne l’y avait pas poussé), il n’aurait jamais été présent dans la cour du roi au moment où ce dernier demanda : « Qui est-ce qui est dans la cour ? »
Il est logique de penser qu’on aurait alors appelé un des serviteurs présents et que c’est à lui que le roi aurait demandé : « Que doit-on faire un homme que le roi désire honorer ? » Il aurait certainement répondu suivant ses propres concepts (lui offrir un champ ou autre…), et même s’il lui avait donné la même réponse qu’Hamane, ce dernier n’aurait pas eu à subir toute l’humiliation qu’il a subie.
Mais le Maître de toutes les causes fit en sorte qu’Hamane arrivât exactement au moment voulu, afin de le précipiter de la cime la plus élevée jusque dans l’abîme le plus profond, et partant, de relever l’honneur d’Israël !
Le Malbim ajoute (2, 23) qu’en général, il est d’usage que les rois récompensent grassement et sur le champ ceux qui les ont sauvés de la mort. Or ici, rien ne fut fait pour Mordékhaï (hormis de consigner les faits dans les annales royales).
Une telle chose n’aurait pu se produire, si ce n’est que la Providence Divine mena les événements de telle sorte que fut conservé ce salaire pour les moments de détresse, afin de délivrer Mordékhaï et tous les Béné Israël avec lui.
Si cette récompense lui avait été rétribuée en son temps, elle n’aurait pas pu être utilisée à ce moment-là !
Pourim, est donc un jour de miracles, où les juifs furent délivrés et où nous devons demander à être délivrés comme ils le furent jadis, car nous avons le pouvoir de réveiller la miséricorde Divine
Profitons de ce temps propice afin de nous épancher en prières devant le Roi des rois et de le supplier d’exaucer, dans Sa miséricorde, tous les désirs de notre cœur. Les jours de Pourim sont la cause d’un débordement de miséricorde et de proximité Divines.
N’oublions pas non plus que ce jour-là, grâce à la lecture des Téhilim, on peut ouvrir toutes les portes du Ciel. Et si, tous les jours de l’année, un homme peut échapper à toutes ses épreuves grâce à la lecture des Téhilim, à plus forte raison en ce jour si élevé et si propice qu’il peut sortir des ténèbres, jouir enfin de la lumière, changer son mauvais Mazal en bien et briser la muraille de fer qui le sépare de son Père Céleste.
Une nuit de Pourim, dans la Synagogue des ‘Hassidim de Belze à Bné-Brak, il arriva qu’un groupe de jeunes Bahourim, assis dans un coin, s’entretienne de choses vaines et futiles. Soudain, le chef du groupe (un Ba’hour âgé., qui n’avait pas encore trouvé l’âme-sœur, à l’inverse de tous ses frères déjà mariés) se leva et proposa à tous ses camarades : « Récitons ensemble des Psaumes et prions Hachem en ce jour si élevé ! »
Tous obtempérèrent sur le champ, et lui-même poursuivit cette lecture jusqu’à l’aube.
De manière tout à fait extraordinaire, immédiatement après Pourim, ce Ba’hour changea de conduite et son Mazal changea également en bien puisqu’il se fiança avec une jeune fille de très bonne famille. Ce fut un Chidoukh auquel il n’aurait jamais rêvé.
Le Pélé Yoèts rapporte qu’en ce jour, même la prière d’un particulier est exaucée par Hachem.
Il existe une recette miraculeuse à Pourim, qui consiste à se lever de bonne heure le matin, et à multiplier alors les prières et les requêtes sur chaque chose (les enfants, la subsistance, et autre…) pour nous-mêmes et pour tous nos proches, parce que ce jour est propice.
Tous les mondes célestes sont dans l’allégresse et disposés à agréer les prières.
Il est écrit dans le Choulhan Aroukh (694 ; 3) : « À Pourim, on donne à tout celui qui tend la main ».
Bien entendu cela signifie que dans ce monde-ci nous devons donner la Tsédaka à tout celui qui nous la demande, sans chercher à vérifier s’il le mérite vraiment ; mais cette règle est également valable dans les mondes supérieurs et donc, quand nous demandons quelque chose à Hachem, Il est « obligé » de nous la donner.
Il existe cependant une condition, cette demande doit être sincèrement exprimée, de tout cœur, et pas seulement du bout des lèvres, mais avec le même désir brûlant qui animait Hamane de pendre Mordékhaï. Il est alors certain que notre requête portera ses fruits. Car à Pourim, chaque juif est en mesure d’être délivré et d’être béni.
Un Juif habitant les Etats-Unis raconta que sa fille se mit brusquement à ressentir de fortes douleurs au ventre. Avec son épouse ils l’emmenèrent consulter plusieurs médecins.
A l’approche de Pourim, ils se tournèrent vers un spécialiste qui, après lui avoir fait une prise de sang déclara que leur fille était probablement atteinte d’une maladie qui entraîne que les intestins ne peuvent digérer le gluten présent dans les céréales. Cela signifiait qu’il lui était, pour toujours, interdit de manger la moindre des cinq céréales.
Ne voulant pas donner cependant un diagnostic définitif, il les dirigea vers un grand professeur, habitant le quartier de Manhattan à New-York, connu pour être LE grand spécialiste dans ce domaine.
Peu après, le jour de Pourim arriva, la mère de l’enfant se leva avant l’aube et, s’armant de courage, récita tout le livre des Psaumes pour la guérison de sa fille.
Un peu avant leur rendez-vous, les parents reçurent un appel du cabinet du professeur comportant plusieurs directives et, entre autres, qu’étant donné l’épidémie du Corona, seul un des deux parents serait autorisé à accompagner leur fille. Cette annonce les plongea dans le doute.
Soudain, ils prirent conscience que depuis Pourim, ce qui faisait déjà longtemps, leur fille ne s’était pas plainte davantage du ventre. Ils contactèrent le spécialiste qui les avaient envoyés chez le professeur de Manhattan afin de lui demander conseil. Ce dernier avoua avoir oublié le cas, et consulta donc à nouveau le dossier.
« Je ne sais pas de quoi vous parlez, leur dit-il avec surprise, je suis en train de vérifier les résultats de la prise de sang : ils sont parfaits et ne montrent aucun signe d’une quelconque carence. Si elle se sent bien, qu’elle continue comme ça en bonne santé ! »
Il s’agissait pourtant du même compte-rendu à partir duquel ce médecin les avait envoyés chez le professeur, et lui-même leur affirmait à présent que tout était en ordre. Sans aucun doute, les Téhilim récités à Pourim avaient remis de l’ordre En-Haut !
On s’armera donc de courage et on s’efforcera d’exploiter du mieux possible ce temps pour la prière et les suppliques énoncées du fond du cœur devant le Roi du monde.
