VAYECHEV 2025

 « Il passa … des marchands … ils vendirent Yossef aux Ichmaélim pour vingt pièces d’argent. » (Béréchit 37 ; 2

La Guémara Chabbat (10b) rapporte que le traitement de faveur accordé à Yossef par Yaacov suscita la jalousie de ses frères. Ces derniers le vendirent comme esclave, ce qui entraîna la déportation du peuple juif en Égypte et son asservissement.

Rabbénou Bahyé écrit que, même si Hachem avait déjà promis à Abraham que ses descendants seraient esclaves en terre étrangère, ce n’est qu’au moment de la vente de Yossef que le lieu et les souffrances de cette servitude furent précisés, en guise de châtiment pour la haine que les frères éprouvaient envers Yossef.

Yossef avait 17 ans lorsqu’il fut vendu (Béréchit 37 ; 2) et 30 ans lorsqu’il fut libéré de prison et nommé vice-roi (Béréchit 41 ; 46).

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« Yossef fit un rêve » (Béréchit 37 ; 5)

Dans notre Paracha, les rêves occupent une place centrale : Ceux de Yossef, puis ceux du chef des échansons et du panetier en Égypte. Nos Sages expliquent que les rêves ne sont pas de simples images nocturnes : ils révèlent souvent des vérités intérieures, des potentiels ou des avertissements.

La différence entre Yossef et les serviteurs de Pharaon est frappante : Les autres rêvent et tremblent. Yossef rêve et avance.

Yossef comprend que le rêve n’est pas une prédiction automatique, mais une invitation à devenir la personne capable de le réaliser. C’est pourquoi il ne se contente pas d’interpréter les rêves : il y répond avec responsabilité, courage et foi. Même dans la prison Egyptienne Yossef garde cette capacité de donner du sens, d’éclairer et de guider.

C’est ainsi qu’il transforme ses propres rêves en chemin de vie, et ceux des autres en direction et espoir. Sa confiance en la Providence Divine lui donne la force de continuer à avancer. Et à travers cela Yossef nous montre que même dans les lieux sombres, une vision peut illuminer l’avenir.

Chaque rêve, même lointain devient une source d’espoir lorsqu’il est porté avec Émouna et persévérance.

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« Ses frères lui dirent : Vas-tu régner sur nous, vas-tu nous dominer ? » (Béréchit 37,8)

Le Séfer MéHachiloah explique l’utilisation du double langage : « Vas-tu régner sur nous » et de « Vas-tu nous dominer » ainsi : chacun doit d’abord avoir le contrôle de soi-même et être capable de surmonter son Yétser Hara avant de pouvoir dire aux autres ce qu’ils doivent faire. Nous pouvons donc expliquer que les frères ont dit à Yossef : « Tu veux régner sur nous ? Es-tu déjà roi ? » C’est-à-dire : Es-tu déjà roi de toi-même pour vouloir régner sur nous ?

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« Réouven entendit et le sauva de leurs mains » (Béréchit 37,21)

Quand Réouven vit que ses frères allaient tuer Yossef, il s’interposa et proposa de le jeter dans un puits plutôt que de le tuer. Son intention était de revenir par la suite le sortir du puits et le ramener à son père.

Le Midrash enseigne que si Réouven avait su que la Torah allait écrire à son propos : « Il le sauva de leurs mains », il l’aurait ramené à son père sur ses épaules.

Ce Midrash est étonnant, Réouven cherchait-il à obtenir les éloges de la Torah ? Est-ce pour cela qu’il se serait encore plus empressé de sauver son frère ?

Le Divré Yéhezkel explique qu’en fait, à la suite de ce qui s’est passé avec Bila, Yaacov avait un peu repoussé Réouven et ne se comportait plus avec lui aussi chaleureusement qu’auparavant.

Or, si Réouven ramène Yossef, le fils bien-aimé de son père, il est clair que Yaacov se montrera extrêmement reconnaissant vis-à-vis de lui et recommencera de nouveau à le rapprocher et lui témoigner de la bienveillance comme avant.

C’est justement cela que Réouven craignait. En effet, ce qu’il cherchait à présent à faire, c’était sauver Yossef. Il s’agissait là d’accomplir cette très grande Mitsva. Et il voulait la réaliser avec le plus d’authenticité et avec l’intention la plus pure et la plus désintéressée possible. Et il craignait qu’au fond de lui, dans son subconscient, il ne cherche aussi un peu à récupérer l’amour et la considération de son père. Et alors, sa Mitsva de sauver Yossef ne serait pas la plus pure, car se mélangerait dans cet acte son intérêt personnel.

C’est pourquoi, il se méfia de trop s’empresser, soupçonnant que le zèle supplémentaire proviendrait de cet intérêt.

Mais s’il avait su que la Torah témoignerait sur lui qu’il le sauva des mains de ses frères, puisque la Torah est une Torah de vérité, cela signifie donc qu’en vérité, sa seule intention était bien de le sauver. Hachem avait bien perçu la pureté totale de son acte. Il ne cherchait en rien son intérêt. C’est pourquoi, il n’aurait plus hésité à se dépêcher et aurait porté son frère sur ses épaules pour le ramener à son père.

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Quand Yaacov apprit que Yossef était mort, il déchira ses vêtements et prit le deuil pendant de nombreux jours. « Ils se levèrent, tous ses fils et toutes ses filles pour le consoler, mais il refusa d’être consolé et il dit : Non, car je descendrai vers mon fils en deuil vers la tombe. » (Béréchit 37 ; 35)

Rachi Précise que pendant 22 ans Yaacov a pleuré Yossef. Depuis le jour où il a été séparé de lui jusqu’à ce que Yaacov descende en Égypte. Ce qui correspond au 22 années durant lesquelles Yaacov n’a pas accompli le commandement de respecter son père et sa mère.

Le Pelé Yoètz écrit que, de même qu’il est une mitsva de réconforter les endeuillés, il est également une mitsva pour celui qui pleure d’accepter la consolation.

Dans une lettre célèbre, Rav Haïm Soloveitchik, zatsal, écrit qu’il est une mitsva pour ceux qui pleurent d’accepter la consolation.

On peut tout de même se demander pourquoi Yaacov Avinou a refusé d’accepter la consolation suite à la « perte » de Yossef ?

La réponse donnée par Rachi est que nul n’accepte de consolation pour un vivant, même s’il pense qu’il est mort. Car pour un mort, il a été décrété qu’il sera oublié du cœur mais pas pour un vivant. Yaacov ne pouvait donc pas oublier son fils Yossef.

Le Megaleh Amoukot écrit que, dans leurs tentatives pour le réconforter, même ses enfants ont utilisé cette preuve pour affirmer que son incapacité à aller de l’avant constituait la preuve que Yossef devait être encore en vie.

C’est pourquoi, explique le Hatam Sofer, nous pleurons encore Jérusalem. Nous attendons le jour où le Beith HaMikdach sera reconstruit. Aussi, nous ne sommes pas prêts à faire le deuil de la destruction de notre Temple. Un jour, nous nous réjouirons de sa renaissance.

Une anecdote célèbre raconte que Napoléon passa devant une synagogue à Tisha BéAv.

Il entendit les Juifs pleurer en lisant Ékha et les Kinot. Il demanda pourquoi ils pleuraient. On lui répondit que leur Temple avait été détruit. « Depuis combien de temps ont-ils perdu leur Temple ? » « Il y a plus de 1700 ans. »

Il aurait alors rétorqué : « Un peuple qui pleure son Temple et sa ville sainte depuis plus de 1700 ans méritera un jour d’en voir la restauration. »

Rav Avraham Pam, zatsal (USA), entendit parler d’un jeune couple de son quartier dont le fils avait tragiquement péri dans un accident de voiture. Il ne connaissait pas les personnes endeuillées, mais cela ne l’empêcha pas de leur rendre visite. Il entra dans la maison. Le silence régnait. Les personnes endeuillées elles-mêmes parlaient à peine, sous le choc soudain de leur perte tragique.

Le Rosh Yéshiva s’assit près du père et fit signe à la mère de se rapprocher de son mari. Il prit les mains du père dans les siennes et se mit soudain à pleurer. Après quelques instants Rav Pam pleura à chaudes larmes, les deux parents s’effondrèrent, pleurant d’abord doucement, puis se mettant à sangloter. Cela dura quinze minutes, Rav Pam, le père et la mère pleuraient abondamment.

Puis Rav Pam s’arrêta, se leva et dit : « HaMakom yinachem etchem ; « Que le Tout-Puissant vous console », et il partit. Il accomplit une véritable consolation en permettant aux parents d’exprimer leurs pleurs et leur douleur.

Aucune expérience de deuil n’est comparable à une autre. Une femme qui avait perdu son fils dans un attentat terroriste a dit : « Avec la mort d’un mari, on perd son présent ; avec la mort d’un parent, on perd son passé ; avec la mort d’un enfant, on perd son avenir. Rien de tout cela n’est comparable. »

Une jeune mère de quatre enfants perdit son mari subitement. C’était un érudit renommé qui avait inspiré et transformé la vie de centaines d’étudiants. La jeune endeuillée était anéantie. Ceux qui venaient lui rendre visite ne savaient pas quoi dire. Des mots mal choisis auraient pu aggraver sa douleur et son désespoir.

Soudain, la porte s’ouvrit et Rav Moshé Feinstein, zatsal, entra.

Rav Moshé commença à évoquer la grandeur du défunt son érudition, sa piété et sa droiture. Après quelques phrases à peine, cependant, il fut submergé par l’émotion et se mit à pleurer. Il pleura et tenta de reprendre la parole, mais s’effondra de nouveau. Il pleura jusqu’à ce qu’il s’assoie et reste silencieux. Vingt minutes s’écoulèrent en silence, puis, le visage empreint de chagrin, il se leva, récita le HaMakom et partit.

La femme fut profondément touchée par la présence du grand maître.

Ce n’était pas tant ce qu’il avait dit qui l’avait marquée. Il avait montré qu’il se souciait d’elle et qu’il comprenait sa douleur.

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« Ce fut, environ 3 mois plus tard, on raconta à Yéhouda en disant : Tamar ta bru a agi immoralement et aussi, voici, elle est enceinte dans l’immoralité ; Yéhouda dit : faites-la sortir et qu’elle soit brûlée. » (Béréchit 38 ; 24)

Lorsque Yéhouda soupçonna Tamar d’immoralité, il ordonna qu’on la conduise au bûcher et qu’on la brûle.

Le Baal HaTourim cite Rabbi Yéhouda HaHassid, qui soutient que Yéhouda n’avait pas l’intention de la brûler vive, mais de la marquer au fer rouge sur la joue pour signaler ses relations illicites.

Cependant, la Guémara Sota (10b) apprend de Tamar qu’il vaut mieux se jeter dans une fournaise plutôt que d’humilier son prochain en public, car elle préférait mourir plutôt que de faire honte à Yéhouda.

La Guémara ajoute qu’une voix céleste proclama que, par le mérite de Yéhouda d’avoir annulé son décret et épargné Tamar et ses deux fils à naître du bûcher, Hachem épargnerait de même trois de ses descendants : Hanania, Mishaël et Azaria, du supplice du feu, à l’époque de Névouhadnétsar.

D’après cela, Yéhouda avait bel et bien l’intention de brûler Tamar, et non de simplement la traiter de prostituée.

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« Hachem fut avec Yossef et il fut un homme qui réussit » (Béréchit 39,2)

Le Chaaré Simha commente : Le sens simple est que la réussite de Yossef lui vint du fait qu’Hachem était avec lui.

Mais, on peut apporter une autre explication à ce verset. En effet, en général, c’est surtout quand une personne rencontre des épreuves et des difficultés, qu’il se met à se tourner vers Hachem et prie pour qu’Il le sorte de sa détresse.

Mais quand tout va bien et qu’il récolte des réussites, alors souvent, il oublie son Créateur et il se laisse séduire par l’erreur de penser que sa réussite vient de son intelligence et de sa force.

Mais les Tsadikim ne se comportent pas ainsi. Le Passouk écrit en premier que « Hachem était avec Yossef » Yossef pensait à Hachem et se tournait continuellement vers Lui, même quand il fut un homme qui réussit. Sa réussite ne lui fit pas oublier Hachem.

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« La femme de son maître leva ses yeux vers Yossef et dit : Étends-toi avec moi. Il refusa et dit : … comment ferais-je ce grand péché et je fauterais contre Hachem. » (39 ; 7-9)

La Guémara Yoma (35b) enseigne que si une mauvaise personne (esclave de son mauvais penchant) se présente devant le Tribunal Céleste et qu’on lui demande : « Pourquoi ne t’es-tu pas consacré à l’étude de la Torah ? », et qu’elle répond : « J’étais beau et absorbé par mes penchants mauvais », on lui rétorque : « Étais-tu plus beau que Yossef, qui, malgré sa beauté, n’a pas négligé la Torah ? »

Nos Sages décrivent comment la femme de Putiphar tentait chaque jour par ses propos de séduire Yossef. Pour attirer son regard, elle changeait de vêtements matin et soir. Elle l’a menacé de le jeter en prison, de le rendre aveugle, elle lui a même offert une très grosse somme d’argent, mais elle n’a pu obtenir qu’il couche avec elle.

Il a rejeté toutes ses avances en raison de sa fidélité inébranlable à Hachem.

Cependant, la Guémara Sota (36b) ajoute un élément supplémentaire, lorsque la femme de Putiphar s’empara du vêtement de Yossef, l’image de son père, Yaakov Avinou, apparut à la fenêtre et lui dit : « Yossef, un jour, les noms de tes frères seront gravés sur les pierres de l’Éphod (vêtement porté par le Cohen Gadol). Veux-tu que ton nom soit effacé de cette liste ? »

Autrement dit, si son père ne lui était pas apparu, lui faisant comprendre qu’il perdait non seulement son présent, mais aussi son avenir, Yossef aurait succombé aux ruses de la femme de Putiphar.

Yossef était contraint de lutter contre une femme puissante, encline au péché. Si son père ne lui était pas apparu, il aurait peut- être capitulé.

Il avait donc un avantage sur les personnes qui succombent à leurs désirs. Après tout, combien de personnes ont un père comme Yaakov Avinou pour les protéger ?

Dans ce cas, la Guémara Yoma ne devrait pas se servir de Yossef comme preuve que l’apparence physique et les désirs profonds peuvent être surmontés ?

Rav Eliyahou Schlesinger, shlita, explique que Hazal ne suggèrent pas que Yossef ait vu l’image réelle de son père ; il a plutôt vu son propre visage, très semblable à celui de son père.

Cela l’incita à l’introspection et à se demander : « Est-il acceptable pour moi, fils du patriarche Yaakov, petit-fils d’Itsrak Avinou, qui s’est sacrifié lors de la Akéda, arrière-petit-fils d’Avraham Avinou, père des nations, d’agir de manière aussi dissolue ? »

Il comprit qu’en cédant à ses avances, il romprait le lien de sa lignée patriarcale. Ainsi, le comportement de Yossef oblige tous les hommes pervers, car s’ils contemplaient l’image de leurs ancêtres, ils ne pécheraient pas.

Le problème est qu’ils refusent de reconnaître leurs racines. Si chacun regardait simplement les photos de son grand-père, son visage et ce qu’il représentait, cela le reconnecterait aux enseignements de sa famille. Il prendrait conscience de la confiance placée en lui, ainsi que des responsabilités qui lui incombent en tant que membre de la famille d’Avraham, d’Itsrak et de Yaakov.

De même que cette prise de conscience a procuré à Yossef la lucidité morale et la détermination nécessaires pour fuir le péché, elle nous sera utile à chacun.

Un homme, rescapé de l’Holocauste après avoir tragiquement perdu ses fils dans l’enfer des flammes, prenait de l’âge. Le temps n’attend personne, et il savait qu’un jour il ne serait plus là et que personne ne réciterait le Kaddish en son nom.

Il se tourna vers sa fille, née après la guerre, elle lui avait procuré beaucoup de joie au fil des ans. Il l’appela et lui expliqua que, si elle ne pouvait pas être son Kaddish, elle pouvait néanmoins être sa Matséva, son monument, un témoignage vivant de la manière dont il l’avait élevée.

Il voulait lui faire comprendre que, malgré ses réussites, son souci était pour l’avenir. Ses descendants suivraient-ils son exemple ?

Il lui expliqua que le travail de toute une vie pourrait être vain si les générations futures ne le faisaient pas. Rester fidèles à la voie tracée par leurs ancêtres. Une seule personne, de génération en génération, peut anéantir tout l’héritage familial.

Il utilisa une analogie éloquente. Deux communautés voisines devaient construire un grand pont pour se relier.

Ils constituèrent une équipe d’ingénieurs, d’artisans et d’ouvriers ; des centaines de personnes travaillèrent à la construction du pont. Le jour de l’achèvement, les membres des deux communautés se rassemblèrent à leurs abords respectifs pour voir la première voiture traverser le pont.

L’entreprise de construction attendait d’être payée mais les communautés respectives refusaient de payer avant d’avoir testé la solidité du pont.

Pour ce faire, elles prirent un train de quarante wagons de marchandises chargés afin de voir si le pont résisterait au poids.

Le test commença. Un à un, les wagons franchirent le pont. L’entrepreneur et tous les employés retenaient leur souffle. Les wagons de marchandises passèrent un à un. Trente wagons traversèrent, trente et un, trente-trois, trente-huit, trente-neuf.

Enfin, le quarantième wagon commença à traverser, sous les acclamations de tous. Lorsqu’il atteignit le milieu du pont, un fracas assourdissant retentit, le pont s’effondra en son centre, entraînant dans sa chute tous les wagons de marchandises et la locomotive.

Tout le labeur des ingénieurs et des ouvriers fut réduit à néant. En un instant, ils perdirent tout, leur argent, leur réputation, la gloire qu’ils auraient pu connaître, tout s’écroula, car le dernier wagon n’avait pas franchi le pont.

On peut mener une vie vertueuse, empreinte de dévotion et d’un engagement indéfectible envers la Torah et les Mitsvot. Ainsi, on s’inscrit dans la lignée des générations vouées à Hachem. Si, Hass VéShalom, l’un de ses descendants s’égare spirituellement, le lien est rompu et tous les efforts des générations précédentes auront été vains.

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« Et le chef des échansons ne se souvint pas de Yossef ; il l’oublia » (Béréchit 40,23)

S’il ne s’en souvint pas, c’est qu’il l’oublia. Que vient nous apprendre cette apparente répétition ?

Selon Rachi, il ne s’en souvint pas, le jour où il fut libéré ; et il l’oublia par la suite.

Le Maharam d’Amshinov explique que dès le moment où Yossef a fait sa demande au chef des échansons, il a réalisé qu’il avait fauté en mettant sa confiance dans un être humain et non en Hachem.

Il a alors prié pour que le chef des échansons oublie totalement sa demande. C’est ce qui arriva, « Il ne se souvint pas » et « il l’oublia », à la fois le jour où il fut libéré, et à la fois ensuite, à cause de la prière de Yossef.

Selon le Hidouché HaRim, on peut expliquer que le sujet de l’expression : « Il l’oublia », n’est pas le chef des échansons, mais plutôt Yossef. En effet, de son côté, le chef des échansons ne se rappela pas Yossef, et donc ne parla pas de lui à Pharaon pour le libérer de la prison. Mais, en parallèle, Yossef aussi l’oublia, il oublia le chef des échansons et écarta complètement son souvenir de lui et l’espoir qu’il intervienne en sa faveur pour l’aider à sortir de prison. Il n’attendait pas après lui et ne se posa jamais la question de savoir avec impatience quand interviendra-t-il pour lui.

Il retira sa confiance du chef des échansons et plaça son espoir uniquement sur Hachem, conscient que seul Lui pourra le sauver.